Haaretz 19.3.03

editorial de la redaction


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Alors qu’approche la guerre en Irak, les operations de Tsahal en Cisjordanie
et dans la Bande de Gaza continuent de faire des victimes palestiniennes
innocentes. Lundi, une fillette de deux ans, Hanan el-Assar, et deux jeunes
garcons de 13 et 15 ans ont ete tues dans le camp de refugies de Nuseirat a
Gaza. Environ 18% des victimes palestiniennes n’ont aucun lien avec le
terrorisme, si l’on en croit les chiffres publies par Tsahal la semaine
derniere. Cela ne reflete que partiellement la realite, car la definition de
ce « lien » avec le terrorisme est elle-meme problematique. Mais ces
statistiques, pour imprecises qu’elles soient, montrent une proportion
insupportable de tueries sans discrimination par rapport a des assassinats
destines a faire flechir le terrorisme.

Les camps de refugies, comme d’autres zones a population tres dense,
representent un defi enorme pour la guerre contre le terrorisme.

Il y est quasiment impossible de cibler les tirs, sans parler des tanks et
des vehicules blindes, qui peuvent tres difficilement manoeuvrer dans ces
ruelles etroites et surpeuplees. Etant donne le nombre de victimes
innocentes entraine par ce type de combats, il faut que l’armee procede a
une nouvelle reflexion, et ce de facon urgente.

Dans cette reflexion, il faudra integrer, non seulement l’impact de ces
combats sur le terrorisme, mais aussi leur impact sur Tsahal et sur les
valeurs que l’armee veut insuffler a ses soldats.

Cette guerre d’usure, qui pendant deux ans et demi a tue environ 2.000
personnes des deux cotes, semble terriblement futile. Si l’objectif des
Palestiniens est la fin de l’occupation et la creation d’un Etat, il semble
aujourd’hui bien plus eloigne que le jour ou le conflit a commence.

Aucune dynamique politique n’a ete creee, et avec la guerre en Irak qui
menace, on ne trouvera pas de sitot un mediateur pret a pousser les parties
vers des negociations.

Pourtant, la feuille de route proposee par le president americain peut
apporter une lueur d’espoir. Le prealable essentiel en est l’arret du
terrorisme et l’avenement d’une direction palestinienne responsable qui
s’engagerait sur la voie de la diplomatie.

Selon ce plan, Arafat ne peut pas etre un partenaire, et il lui a ete
demande de nommer un premier ministre et de lui deleguer des pouvoirs.

Arafat s’est soumis et a nomme Abou Mazen.

Apres des debats houleux, une large majorite du parlement palestinien a
approuve les pouvoirs confies a Abou Mazen.

Au moins sur le papier, il pourra operer de maniere independante, « tout en
cooperant et en consultant le president Arafat ». Cette formulation indique
pour le moins une intention de creer une separation des pouvoirs entre le
president et le premier ministre.

Le vrai test d’Abou Mazen sera la facon dont il agira, et le soutien dont il
jouira. Les Palestiniens ont une occasion de stopper la terreur et la
violence, et de reprendre les negociations. Israel doit maintenant retenir
ses forces, arreter les tueries, demontrer une certaine confiance dans la
nomination d’Abou Mazen, et prouver qu’il etait sincere quand il a s’est
declare satisfait de la feuille de route de George Bush.