Interview par Alexandra Schwartzbrod

Libération, le 24 février 2017

À Paris à l’occasion de la parution chez Gallimard de Douleur, où pour la première fois la politique fait intrusion dans son œuvre, Zerouya Shalev se remémore : « En réalité, je crois que j’ai toujours eu conscience du sentiment de perte. Cela a bien sûr à voir avec la vie en Israël. »

La romancière, qui vient de quitter avec sa famille Jérusalem pour Haïfa, relate : « ce qui nous plaît à Haïfa, c’est la coexistence, la perspective de vivre dans une ville où tous les habitants sont égaux, qu’ils soient juifs ou arabes, ce qu’Israël devrait être. »

Et d’y reprendre espoir en l’avenir de la société israélienne : « À Haïfa, vous vous asseyez dans un café à côté de femmes dont vous ne savez pas si elles sont juives ou arabes, et d’ailleurs vous vous en moquez, elles sont juste comme vous. À Haïfa, vous pouvez voir un patron arabe employer un juif. Les juifs ne sont pas forcément les patrons. Cela me plaît de voir qu’il y a d’autres façons de vivre en Israël […] cela donne de l’espoir.

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