Á chacun d’entre vous, tout d’abord, nous présentons nos vœux pour que l’année qui commence vous soit favorable ainsi qu’à vos proches. Nous exprimons de nouveau ici le souhait formulé dans notre précédente Lettre d’Information que l’année 2018 soit celle du dégel israélo-palestinien … 

Il semble clair d’ores et déjà que ce sera une année difficile.


Lettre d’Information de La Paix Maintenant, vendredi 12 janvier 2018

Photo Un chantier de construction à Jérusalem-Est, octobre 2017, ©AFP [DR].


Les conséquences de la déclaration de Donald Trump n’ont pas tardé à se faire sentir. Les victimes se multiplient et, politiquement, tout semble gelé. Le contenu même de la déclaration ne pose pas de problème. Ce qui pose problème, c’est son timing, son unilatéralité, sa non-inscription dans un projet et une démarche politiques.

Outre les pertes humaines, toujours à déplorer, elle a sans doute contribué à donner aux extrémistes des deux bords le sentiment que c’est le moment d’avancer leurs pions. Le gouvernement israélien fait progresser des projets de lois dangereux. Peine de mort, définition du caractère de l’État, limitation du pouvoir de la Cour suprême…sans oublier bien entendu la poursuite des constructions dans les territoires occupés.

« Cadeau » de cette nouvelle année, l’annonce en début de semaine par le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, de l’approbation d’un plan de construction de 1 285 logements dans les implantations. Et ce n’est qu’un début puisque 2 500 logements supplémentaires dans plus de 200 colonies seront lancés, toujours selon le ministère de la Défense. Il convient de rappeler qu’en 2017, selon Shalom Akhshav, 6 742 projets de construction de logements ont été approuvés dans les implantations, soit le chiffre le plus élevé depuis 2013.

L’assassinat révoltant du jeune rabbin Raziel Shevach, père de 6 enfants, qui succède à de trop nombreuses victimes, palestiniennes et israéliennes, illustre la dégradation de la situation et les risques qu’elle implique. Les demandes de légalisation de l’avant-poste illégal de ‘Havat Gilad fusent, de même que les appels à procéder à de nouvelles constructions, sans parler des appels à la vengeance à l’encontre des Palestiniens vivant à proximité.

On peut regretter que l’Autorité palestinienne n’ait pas pris une position qui aurait été à la fois juste éthiquement, conforme à ses intérêts face à ses extrémistes et qui, en outre, aurait impacté positivement l’opinion publique israélienne plus que sensible à l’argumentation du “il n’y pas pas de partenaire”.

Il convient au plus vite de s’extraire de ce jeu à somme nulle dans lequel les extrémistes des deux bords se nourrissent les uns les autres au détriment des modérés et d’une solution à laquelle la vengeance est étrangère, et qui doit relever du politique. Ceci sera sans doute abordé lors de notre rencontre du lundi 15 janvier 2018  au CBL avec Bertrand Ravenel, sur le thème : « Où en est le mouvement national palestinien ? »

Les difficultés à venir nous mobiliseront encore davantage pour apporter notre soutien au camp de la Paix israélien (et nous vous incitons à adhérer dès maintenant) et à ses militants qui œuvrent sans relâche sur le terrain. C’est dans cet état d’esprit que nous nous sommes associés à l’initiative de JCall et de la Mairie du 3ème arrondissement à l’occasion de l’exposition de photographies que leur a consacré Shlomo Israël.


L’Auteur

Sociologue et membre fondateur des Amis de Shalom Akhshav, devenus La Paix Maintenant. 

Ilan Rozenkier a été élu président de l’association en 2014.