«Benyamin Netanyahou doit encore prouver que son “nouvel horizon diplomatique” est autre chose que des paroles en l’air : il doit reprendre les pourparlers avec les Palestiniens et effectuer les libérations de prisonniers promises – faute de quoi, ses déclarations demeureront creuses et insignifiantes, exactement comme avant», conclut le Ha’Aretz à l’issue d’une conférence de presse dont la plupart des médias israéliens n’auront retenu que les attaques déversées sans les nommer contre Naftali Bennett et Avigdor Lieberman.


Benyamin Netanyahou doit encore prouver que son «nouvel horizon diplomatique» est autre chose que des paroles en l’air: il doit reprendre les pourparlers avec les Palestiniens et effectuer les libérations de prisonniers promises – faute de quoi, ses déclarations demeureront creuses et insignifiantes, exactement comme avant.

Dans une déclaration politique au pays, le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, a tenté avant-hier mercredi d’ouvrir à Israël une fenêtre diplomatique. Lors de sa conférence de presse conjointe avec le ministre de la Défense, Moshé Ya’alon, il a dit que l’un des objectifs assignés par lui aux combats dans la bande de Gaza était «de doter Israël d’un nouvel horizon politique». Il s’est targué d’une plus grande facilité à expliquer les considérations diplomatiques d’Israël du fait des changements survenus au Moyen-Orient. «Je tiens à exploiter cette opportunité… Je suis impatient de reprendre les négociations avec un gouvernement palestinien s’engageant à faire la paix avec Israël et à mettre un terme au terrorisme», a-t-il ajouté.

Les propos du Premier ministre sont exacts: les évolutions régionales exigent de sa part une initiative diplomatique nouvelle et hardie afin d’en finir avec l’occupation et de parvenir à des accords de paix avec les Palestiniens. Sinon, Israël n’a aucune chance d’améliorer son statut diplomatique et régional, même si de nouvelles alliances temporaires se sont nouées avec plusieurs États. Sans solution au problème palestinien, ces alliances ne tiendront pas longtemps la route.

L’été 2009, Netanyahou a donné une allocution à l’université Bar-Ilan, y exprimant sa volonté de voir fondé un État palestinien. Cinq années ont passé depuis, pendant lesquelles il a tout fait pour contrecarrer cette éventualité. Il a prêté main-forte à encore et toujours plus de constructions dans les colonies, et saboté les pourparlers avec le président palestinien Mahmoud Abbas sous divers prétextes. Une nouvelle opportunité lui est aujourd’hui offerte, la dernière peut-être, d’imprimer sa marque et de promouvoir un accord historique.

Il est bon que le Premier ministre ait dit ce qu’il a dit justement maintenant, au plus fort des combats à Gaza, et alors qu’il est en butte aux attaques incessantes de collègues sis à sa droite. Mais la charge de la preuve repose sur lui. Il ne faut pas que ses déclarations concernant un nouvel horizon diplomatique demeurent des propos en l’air.

Netanyahou doit les imprégner d’un contenu véritable, et le plus vite possible. Il doit reprendre les négociations avec l’Autorité palestinienne, y compris le gouvernement d’union nationale palestinien s’il dure, et entreprendre une série de mesures visant à instaurer la confiance – dont les libérations de prisonniers palestiniens auxquelles Israël s’était précédemment engagé et le gel de la construction dans les implantations.

Faute de quoi, ses déclarations demeureront creuses et insignifiantes, exactement comme les paroles de son discours de Bar-Ilan.