Le Conseil de sécurité des Nations unies a rejeté la résolution palestinienne par 8 voix pour (la Chine, la France, la Russie, l’Argentine, le Tchad, le Chili, la Jordanie, le Luxembourg), deux contre (les Ėtats-Unis et l’Australie) et cinq abstentions (la Grande-Bretagne, la Lituanie, le Nigéria, la Corée du Sud, et le Rwanda). Le texte devait réunir 9 voix pour être adopté.

On s’attendait à ce que l’Argentine vote ‘contre’, elle a finalement voté ‘pour’; le Nigéria devait voter ‘pour’ mais s’est abstenu après une conversation téléphonique entre Nétanyahou et Jonathan Goodluck, chrétien évangéliste qui s’était rendu à Jérusalem en octobre et y avait rencontré Bibi. Nétanyahou s’était aussi entretenu au téléphone avant le vote avec le président du Rwanda.

L’AP peut être satisfaite de ce résultat, aussi paradoxal que cela puisse paraître. En effet elle a rendu un fier service aux États-Unis qui n’ont pas eu besoin de recourir au droit de véto que leur statut de membre permanent du Conseil leur confère. Un véto américain aurait risqué de provoquer la colère des pays arabes alliés des États-Unis dans la coalition qui combat les djihadistes du Groupe État islamique en Syrie et en Irak.

Si l’AP avait attendu quelques jours supplémentaires la composition du Conseil eût été différente puisque, à compter du 1er janvier, 5 nouveaux pays doivent y entrer dont la Malaisie, l’Espagne et le Venezuela, considérés comme favorables à la Palestine. Auquel cas le véto US aurait été inévitable.

Nul doute que l’AP attend un renvoi d’ascenseur de la part des États-Unis. En outre, une éventuelle demande d’admission à la Cour pénale internationale passera sans doute mieux, en guise de « compensation », surtout si l’AP prenait l’engagement dans un premier temps de ne pas mettre en accusation Israël pour crimes de guerre – ce qui l’arrangerait d’une certaine manière car le Hamas ne pourrait sans doute pas, lui aussi, échapper alors à une pareille mise en accusation.

Ce qui apparaît clairement au cours des dernière semaine, c’est le vide sidéral de la diplomatie israélienne, incapable de formuler des propositions et de prendre des initiatives, constamment sur la défensive. Symbolique par excellence, l’absence de Ron Prosor, représentant permanent d’Israël à l’ONU, – en quoi d’aucuns voient une absence de professionnalisme.

On lira ci dessous l’explication du vote français >

[->http://www.franceonu.org/la-france-a-l-onu/espace-presse/interventions-en-seance-publique/conseil-de-securite/article/30-decembre-2014-conseil-de]