La Paix Maintenant est choquée et profondément attristée par la mort de Ziyad Abu Eïn, ministre de l’Autorité palestinienne, intervenue hier matin au cours de heurts avec l’armée israélienne.

Les manifestants palestiniens entendaient protester contre les agissements des colons à l’encontre des biens et des personnes. Selon divers témoignages, cette manifestation se déroulait dans le calme, sans jets de pierres, et n’appelait nullement une intervention de l’armée que d’aucuns estiment brutale et excessive.

Rien ne justifie la mort d’un manifestant. Rien n’excuse les violences à l’encontre de Palestiniens, de leurs véhicules, de leurs oliviers, de la part de résidents d’implantations illégales.

Ziyad Abu Eïn n’était pas inconnu du camp de la Paix. Membre du Comité central du Fatah, ancien directeur général du ministère palestinien des Prisonniers, puis responsable de la Communication au sein de l’Autorité palestinienne, il a été membre du Comité de pilotage des Accords de Genève. À ce titre, il avait fait partie de la délégation israélo-palestinienne invitée en France par La Paix Maintenant en juin 2004, pour les promouvoir. En compagnie de Giora Inbar, général de brigade en retraite, ils étaient intervenus conjointement à Paris, Tours, Angers, Rennes et, à la demande de la municipalité, à Saint-Denis.

Il était de ces combattants de la cause palestinienne qui avaient fait le choix d’une solution politique et de la recherche d’une paix juste et équitable avec Israël pour unique solution au conflit, dans la reconnaissance des droits des deux peuples.

Sa mort est un drame pour sa famille. Elle est également lourde de conséquences. La rupture de la coopération sécuritaire qui s’ensuit, si elle était confirmée, ne serait que l’une d’elles, et non la moindre.

Il importe que toute la lumière soit faite sur les circonstances de cette mort et que les enseignements en soient tirés, s’agissant notamment des implantations illégales ou du mépris de certains colons vis-à-vis de la loi – une loi que les autorités militaires tardent à faire respecter.

On ne peut qu’espérer que cette mort ne déclenche pas une escalade de violences qui serait préjudiciable aux deux parties. Si besoin en était encore, elle démontre l’extrême fragilité de l’équilibre qui prévaut actuellement et la nécessité pour tous, Israéliens et Palestiniens, de reprendre avec la réelle volonté de les voir aboutir des négociations visant au règlement définitif du conflit.