À la tête du Meretz depuis juillet dernier, Zahava Gal-On prend acte d’une situation sur le terrain qui met à mal le processus entamé à Oslo et esquisse, sur les décombres d’accords désormais difficilement applicables en l’état, un nouveau plan de paix. Celui-ci verrait Israël soutenir l’adhésion de la Palestine aux Nations unies en tant que membre à part entière, et se faire le premier pays à reconnaître le nouvel État.


Zahava Gal-On ébauche un plan de paix qui substituerait aux accords d’Oslo un nouveau programme de sortie du conflit. Suivant ce plan, Israël aiderait la Palestine à devenir le 194e membre des Nations unies et serait le premier pays à reconnaître le nouvel État.

« Sans vouloir déterminer à qui incombe la responsabilité de ceci ou cela, il faut remplacer le processus d’Oslo par un nouveau schéma, a-t-elle déclaré au Ha’aretz. Un État palestinien est dans l’intérêt d’Israël, aussi doit-il être le premier à le reconnaître et à soutenir son admission à l’ONU. »

Elle espère voir son plan approuvé par les instances du Meretz d’ici les prochaines élections.

Selon ce programme, Israël affirmerait devoir résoudre le conflit sans conditions préalables en mettant fin à l’occupation sur la base des frontières de 1967, avec des échanges de territoire à 1/1. Jérusalem, quant à elle, serait répartie conformément aux propositions de l’ancien président des États-Unis, Bill Clinton – les quartiers juifs revenant à Israël, les quartiers palestiniens à la Palestine, et un statut particulier étant réservé aux Lieux saints.

Ce plan propose également la proclamation par le gouvernement d’un gel immédiat des implantations, qui durerait aussi longtemps que nécessaire à la tenue des négociations. Les pourparlers ne se prolongeraient pas au-delà d’une année, et la mise en œuvre des points-clef ne prendrait pas plus de quatre ans.

Dans le domaine de ses relations avec les voisins, Israël est ici appelé à soutenir les principaux éléments de l’initiative de paix arabe et à afficher sa volonté d’initier des négociations en vue de sa mise en œuvre complète.

Simultanément, et une fois un gouvernement représentatif élu en place à Damas, Israël rechercherait un accord de paix avec la Syrie fondé sur le retour à ce pays du plateau du Golan ; sur des dispositifs de sécurité assortis de garanties américaine ; sur la démilitarisation des hauteurs du Golan ; et sur la normalisation des relations entre les deux pays.

Les deux parties inviteraient des acteurs internationaux tels que le Quartette et les Nations unies à soutenir les pourparlers en cours, de même que l’Égypte, l’Arabie Saoudite, la Jordanie et la Turquie. La communauté internationale serait priée d’envoyer une force de maintien de la paix dans l’État palestinien démilitarisé.

À en croire Zahava Gal-On, son plan préviendrait une déclaration unilatérale d’indépendance de la part des Palestiniens et la possible explosion d’une nouvelle intifada. Elle nous a également confié qu’il améliorerait radicalement la position israélienne sur la scène internationale, en faisant éclater la “majorité automatique” à l’encontre d’Israël aux Nations unies. Un plan qui « aiderait également Israël à rassembler une coalition contre l’armement nucléaire de l’Iran », a-t-elle ajouté.