Naftali Bennett à propos du Qatargate: 

« Un acte de trahison sans précédent dans l’histoire de l’État s’est produit au sein du bureau de Netanyahu.»

« Son bureau a trahi l’État d’Israël et les soldats de Tsahal en temps de guerre, en agissant pour le compte du Qatar par appât du gain. Et Netanyahu lui-même étouffe l’affaire. » 

« Que Netanyahu ait su ou non que son bureau travaillait, contre rémunération, pour un ennemi en pleine guerre, les deux hypothèses imposent sa démission immédiate. » 

« Qatar = Hamas. Leurs mains sont couvertes du sang de nos fils et de nos filles assassinés, violés et brûlés. »


Auteur : Yaron Avraham, N12, 22 décembre 2025

Traduction de l’hébreu : Laurent Salimpour

https://n12.pro/3MNPk8O

Photo : B. Netanyahu et Naftali Bennett – © Flash90

Mis en ligne le 24 décembre 2025


« De l’examen de l’ensemble des documents révélés se dégage une image claire et terrifiante: trois des conseillers les plus proches de Netanyahu ont, de facto, agi comme des agents rémunérés du Qatar et du Hamas au plus fort de la guerre, alors que nos soldats combattaient et tombaient sous les balles du Hamas, achetées avec de l’argent qatari. Cela peut expliquer l’échec du gouvernement israélien à atteindre l’objectif suprême qu’il s’était fixé: la destruction du Hamas. Après deux années de guerre atroce et un lourd tribut payé par nos combattants héroïques, le Hamas est toujours debout et recommence à se renforcer. Voici les faits, jugez par vous-mêmes. »

Les trois conseillers les plus proches de Netanyahu ont perçu des salaires du Qatar pendant la guerre contre le Hamas, soutenu par le Qatar. Ce point ne fait plus débat: ils l’admettent eux-mêmes ouvertement. Ils accompagnaient Netanyahu dans les lieux les plus sensibles: au quartier général de la Kirya, dans le bunker de l’armée de l’air et dans les sites les plus classifiés.

Qatar = Hamas. Les mains du Qatar sont tachées du sang de nos fils et de nos filles assassinés, violés, brûlés et enlevés le 7 octobre. Le Qatar est le principal sponsor du Hamas: il a financé la machine terroriste de Gaza, dirige la chaîne antisémite Al-Jazeera et héberge les dirigeants du Hamas sur son territoire. Là-dessus aussi, il n’y a aucune controverse.

Ces trois conseillers ont exploité leur position au cœur même de l’appareil sécuritaire israélien pour renforcer le Qatar pendant la guerre. Les documents montrent clairement qu’ils travaillaient jour et nuit à promouvoir le Qatar, soutien du Hamas, tandis que nos soldats se battaient et mouraient à Gaza.

Les objectifs sont diamétralement opposés.
– Objectif déclaré du Qatar: la survie du Hamas.
– Objectif déclaré d’Israël: la destruction du Hamas.

Ils ont choisi leur camp. Au lieu d’agir pour Israël, ils ont agi pour ses ennemis.

Exemple concret de l’atteinte portée à la sécurité d’Israël : Nous savons que l’Égypte déteste le Hamas et souhaite son élimination. Pourtant, le bureau de Netanyahu a œuvré sans relâche à noircir l’image de l’Égypte (pourtant anti-Hamas) et à blanchir celle du Qatar, pro-Hamas. C’est exactement l’inverse de notre intérêt sécuritaire, et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg.

« Une trahison en temps de guerre »

« En reliant tous ces éléments, on ne peut échapper à une conclusion claire: renforcer le Qatar-Hamas depuis le bureau du Premier ministre, alors qu’Israël mène une guerre pour détruire le Hamas, a porté atteinte de manière concrète à la sécurité de l’État et à celle des soldats de Tsahal. 

Je ne parle pas ici de l’aspect juridique. Il se peut qu’une faille de la loi n’ait pas officiellement défini le Qatar comme un État ennemi. Cela relèvera des tribunaux. Je parle en termes sécuritaires et moraux. Le Qatar est un ennemi acharné d’Israël, qui aspire à la destruction de l’État juif et agit activement dans ce sens. Aider secrètement le Qatar, c’est trahir nos soldats. »

Bennett : « Je parle d’expérience »

« J’ai été Premier ministre. J’ai dirigé les réunions les plus sensibles et les plus classifiées. Je le dis sans la moindre ambiguïté: les cercles internes du bureau du Premier ministre constituent le cœur de la sécurité d’Israël, un lieu régi par un respect quasi sacré. Si j’avais découvert qu’un de mes conseillers percevait un salaire d’un autre État, et a fortiori d’un État ennemi, je l’aurais immédiatement renvoyé et confié son dossier au chef du Shin Bet pour une enquête complète. »

« Imaginez un instant que Netanyahu découvre qu’un de ses conseillers travaille pour un rival politique, par exemple Benny Gantz. Il l’aurait congédié sur-le-champ. Mais lorsque ses conseillers travaillent pour notre ennemi, il les maintient en poste. Qu’est-ce que cela nous apprend? Savait-il en temps réel que ses conseillers étaient des agents qataris? Ou ne s’en est-il même pas rendu compte? Les deux possibilités sont extrêmement graves et exigent sa démission immédiate, accompagnée d’excuses et d’un acte de repentance. »

Appels à une commission d’enquête

« Le peuple d’Israël doit pouvoir avoir une confiance absolue en ses dirigeants. Le premier jour d’un gouvernement que je dirigerai, nous établirions une commission d’enquête d’État, qui examinera aussi l’aide apportée à un État ennemi en temps de guerre. C’est la seule façon de restaurer la confiance du public et la sécurité du pays. »

Soutien de l’opposition

Yaïr Lapid, chef de l’opposition:
« La déclaration de Naftali Bennett est exacte. L’affaire Qatargate est bien l’affaire de trahison la plus grave de l’histoire de l’État. »

Yaïr Golan, président du parti Les Démocrates:
« Je suis d’accord avec Bennett. L’affaire de l’argent qatari est la plus grave affaire sécuritaire de l’histoire d’Israël. Le bureau de Netanyahu a trahi la sécurité de l’État, et Netanyahu doit être interrogé jusqu’au bout. »