L’Arabie Saoudite et l’Egypte font monter la pression sur le President de l’Autorite palestinienne, Yasser Arafat, et lui demandent de prendre des mesures concretes contre le terrorisme.

Mohammed Dahlan, chef de la securite preventive a Gaza, etait invite hier au
Caire pour y rencontrer Omer Suleiman, chef des services secrets egyptiens.
Dahlan, avec Nabil Sha’ath, le Palestinien en charge de la liaison avec les
Saoudiens, a pris part le week-end dernier au sommet egypto-syro-saoudien a
Sharm-elSheikh.

Selon des sources des services de renseignement a Jerusalem, Dahlan a
recemment envoye sa famille hors des territoires, a cause des luttes de pouvoir internes a l’Autorite palestinienne. Selon les estimations des services de renseignement, Arafat se trouve soumis a une pression interne et externe en faveur de reformes qui pourraient ebranler son autorite.

La semaine derniere, Suleiman visitait Ramallah, dans le cadre d’une delegation egyptienne de haut rang qui comprenait le ministre des Affaires etrangeres Ahmed Maher et le conseiller de Moubarak, Osama el Baz. Le message egyptien a Arafat etait clair : arreter la terreur. Il a ete demande a Arafat de s’assurer que le Fatah s’abstienne de toute action terroriste, et qu’il arrete de « classer » les attentats en fonction de l’endroit ou ils sont commis, dans les territoires, ou a l’interieur de la ligne Verte. Il a ete dit a Arafat que le temps de l’indecision etait termine, et qu’il devait agir, alors que les Saoudiens « fermaient le robinet » au Hamas et disaient
aux mouvements islamiques fondamentalistes de cesser tous les attentats
terroristes.

Le cabinet du Premier ministre Ariel Sharon et l’administration americaine
attendent de voir les resultats de l’action egypro-saoudienne, et les effets que les luttes de pouvoir au sein de l’Autorite palestinienne auront sur la position d’Arafat. Les Etats-Unis, entre temps, ont ralenti le rythme de leurs efforts; George Tenet, directeur de la CIA, a une nouvelle fois repousse son voyage dans la region, disant maintenant qu’il ne viendrait pas avant la fin du mois.

La CIA et le Departement d’Etat, sur instruction de la Maison Blanche, elaborent des propositions de reformes pour l’Autorite palestinienne, comprenant l’edification d’une force de securite palestinienne unifiee.

Dahlan et son concurrent le plus important, son homologue pour la Cisjordanie Jibril Rajoub, ont envoye separement leurs propres propositions de reforme de la nouvelle force de securite palestinienne.

C’est apparemment ce que voulait dire un officiel americain important apres la rencontre entre Bush et Sharon, quand il a declare que « deux importants fonctionnaires de la securite palestinienne » avaient exprime aux Americains leur desir de reforme.

Les officiels de l’administration americaine ont ete egalement encourages par ce qu’ils ont entendu de la bouche de Khalil Shikaki, sondeur en chef des territoires et chef de la cellule de reflexion de Ramallah, qui se trouvait a Washington avant Sharon, et qui a rencontre des officiels ainsi que des journalistes. Il a dit a ses hotes, selon une source proche de l’administration, qu’Arafat « etait mur » pour ne plus jouer qu’un role symbolique.

Mohammed Rashid, confident d’Arafat et son conseiller financier, est en Europe cette semaine, et au cours de conversations avec des leaders europeens, il a dit que toute reforme destinee a eliminer Arafat, comme le desire Sharon, ne marcherait pas. Rashid est l’un des Palestiniens qui a subi le plus d’accusations de corruption au sein de l’Autorite palestinienne.

Les Europeens se montrent sceptiques quant a une force de securite unifiee, car ils pensent que les mouvements existants refuseront de ceder de leur pouvoir. Au maximum, l’une de ces forces pourrait etre renforcee, pour devenir la force dominante. Rajoub travaille a consolider sa position, en alliant ses forces de securite preventive aux Tanzim, creant un leadership collectif des Tanzim pour la Cisjordanie pour remplir le vide laisse par l’arrestation de Marwan Barghouti.

Hier, Sharon a un peu limite les degats apres sa defaite symbolique au Comite central du Likoud. Il a envoye un message aux Americains, disant qu’ils n’avaient aucune raison de craindre un changement de politique du gouvernement apres le resultat du vote du Likoud.