Á l’approche de Yom HaAtsmaouth, qui tombe cette année le 23 avril, nous ne pouvons une nouvelle fois que nous réjouir de l’avènement de l’Indépendance d’Israël, après avoir éprouvé au plus profond de nous-mêmes l’indicible douleur du Yom HaShoah et vibré au souvenir des soldats tombés au cours des guerres d’Israël comme à celui des civils tués lors des attentats. Le jeune Palestinien Mohamed Abou Khdeir, assassiné en juillet 2014 par des extrémistes juifs, fera également partie des victimes honorées lors du Jour du Souvenir, qui débutera en fin de journée.

Lors d’un anniversaire, le 67e en l’occurrence, on tait généralement déceptions et inquiétudes pour souhaiter et espérer, tout naturellement, que l’avenir soit meilleur que n’a pu l’être le présent. Nous respecterons l’usage et ne reviendrons pas sur la déception générée par l’échec des négociations menées neuf mois durant sous l’égide de John Kerry; ni sur celle causée par l’inertie et la dégradation qui s’en sont suivies; non plus que sur la désillusion engendrée par les résultats des récentes élections.

Le peuple israélien a tranché, en toute souveraineté. Encore faudrait-il ne pas lui faire dire ce qu’il n’a pas dit. On le sait, les deux blocs en présence se sont globalement maintenus. Les extrémistes du camp de la droite se sont sensiblement affaiblis; la “gauche”, au sens israélien du terme, n’a pas assez progressé. Certes, les électeurs du “centre” souhaitent faire partie de la coalition gouvernementale que Benyamin Netanyahu s’efforce laborieusement de constituer – une fraction d’entre eux soutient cependant le principe d’une solution à deux États, tout en exprimant méfiance et réserve à l’égard des Palestiniens.

La majorité des Israéliens reste donc attachée à une solution bi-étatique.

Plus que jamais, on perçoit que sans l’implication assumée de la communauté internationale, sous une forme ou sous une autre, la situation actuelle n’évoluera guère. Croire qu’elle puisse se maintenir sans dégâts directs et dommages collatéraux n’est que pure illusion! La position internationale d’Israël ne cesse de se dégrader, ses soutiens stratégiques mollissent sensiblement alors que menaces et dangers perdurent – Iran inclus même si l’accord cadre comporte des avancées certaines.

Parallèlement, des opportunités se révèlent. La reconfiguration des rapports de force dans la région offre des ouvertures à une solution au conflit israélo-palestinien. Encore faudrait-il que des initiatives soient prises en ce sens, accompagnées à l’international. Sur le terrain, la société civile – au moyen des nombreuses ONG actives, avec leurs composantes multiples, en matière de relations israélo-palestiniennes – ne fléchit pas. Nous nous devons d’être à leurs côtés.

On note également de-ci de-là, sinon des avancées, du moins des sorties de crise montrant que le “possible” perdure. C’est le cas de l’accord qui vient d’être conclu sur le transfert des taxes perçues par Israël au profit de l’Autorité palestinienne, transfert gelé depuis le début de l’année.

Nous formulerons donc les vœux traditionnels lors de Yom HaAtsmaouth, occasion dont nous n’ignorons pas qu’elle se conjugue pour les Palestiniens à une mémoire meurtrie – Tout en insistant sur l’impérieuse et urgente nécessité de ne plus se cantonner à la seule gestion du conflit, mais d’agir pour en sortir et de tout faire pour n’avoir pas à égrener de nouveaux noms, de part et d’autre, sur une liste de victimes déjà oh combien longue!