Cinquante ans après Yom Kippour, à nouveau, le pays qui nous est cher est attaqué par surprise, ses forces de sécurité étant prises au dépourvu. Face à une agression meurtrière de la part d’assaillants qui s’en sont pris principalement à des civils, hommes, femmes, enfants, vieillards, et qui mettent en avant pour justifier ces crimes une dimension religieuse – la défense d’Al Aqsa, qui en vérité n’a jamais été « profanée » et a accueilli lors du dernier Ramadan plusieurs centaines de milliers de Palestiniens – nous ne pouvons qu’exprimer notre solidarité pleine et entière et notre tristesse la plus profonde.

Viendra le temps où il faudra tirer les enseignements politiques de cette attaque, analyser les erreurs et les manquements et les imputer à ceux qui en portent la responsabilité. Mais il importe sans attendre de récuser les calomnies qui d’ores et déjà sont proférées à l’encontre de la protestation citoyenne qui serait comptable de l’impréparation et des défaillances des forces de sécurité comme du leadership politique. Ce n’est pas parce que des centaines de milliers d’Israéliens opposés au changement de régime sont descendus dans les rues que des forces considérables piétinent dans les territoires occupés pour protéger les implantations illégales, au détriment du Sud du pays, délaissé et dégarni.

Mais, comme nous l’avons dit, ce moment est d’abord celui de la solidarité avec le pays, son peuple et les proches des victimes. Nous espérons que la population palestinienne ne payera pas un prix exorbitant du fait de l’irresponsabilité de ses dirigeants qui eux, se sont mis à l’abri, laissant la population démunie face aux frappes dont ils ne pouvaient ignorer qu’une fois de plus, elles toucheraient aussi sur une population civile déjà bien éprouvée.

Si Israël ne peut pas ne pas réagir face à une attaque qui a causé plus de 700 morts, plus de 2 300 blessés, des dizaines de citoyens de tous âges pris en otage et dont l’objectif n’était pas la libération des territoires occupés mais l’éradication de la présence juive sur le territoire israélien, nous devons ne pas oublier que le jour d’après, une fois cette guerre terminée, citoyens Juifs et Palestiniens continueront à vivre en voisins.

Plus que jamais il importe de se mobiliser pour qu’émerge enfin une solution politique. Le risque de la paix doit l’emporter sur l’inexorabilité de la guerre.

 

 

La Tout Eiffel telle qu’elle devrait être ce soir à l’issue de la marche de solidarité initiée par le Crif à laquelle nous nous associons.