Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant


Les zones construites occupees par les colonies en Cisjordanie ne representent que 1,7% du territoire, mais les terres « controlees par les colonies » representent 41,9% de la Cisjordanie, si l’on en croit un rapport publie hier par B’Tselem, centre israelien d’information sur les droits de l’homme dans les territoires.

Le rapport, intitule « Accaparement de la terre : la politique d’implantation
israelienne dans les territoires », et elabore par le chercheur israelien Yehezkiel Lein, remarque que 6,8% de la surface de la Cisjordanie se trouvent a l’interieur des limites du plan national d’amenagement des colonies juives, tandis que 35,1% sont constitues de terres sous la juridiction des conseils locaux ou regionaux juifs, en-dehors du plan d’amenagement.

Le rapport divise la Cisjordanie en quatre bandes, dans le sens de la
longueur.

La bande la plus a l’Est, qui comprend la vallee du Jourdain, les rives de la mer Morte et les versants Est des collines, abrite 5.400 colons juifs. Les municipalites de cette bande couvrent environ 7.600 hectares. Cependant, les zones dependant des conseils regionaux, non inclus dans les limites municipales, representent environ 120.000 ha.

Environ 34.000 colons vivent dans la bande montagneuse. Les limites municipales des colonies de cette bande couvrent 6.200 ha, mais 40.900 autres hectares, qui ne font partie d’aucune colonie particuliere, dependent
juridiquement des quatre conseils regionaux de cette region.

La bande des collines Ouest s’etend, du Nord au Sud, sur une superficie de
10 a 20 km de large, entre la limite Ouest de la bande montagneuse et la ligne Verte. Environ 85.000 colons habitent cette zone, dans des limites municipales couvrant 11.000 ha. 26.400 autres ha dependent des trois conseils regioanx de cette zone.

Les colonies de Jerusalem metropole qui, selon B’Tselem, comprennent les
nouveaux quartiers de la ville, abritent 247.000 personnes, sur des municipalites couvrant 13.000 ha. 9.000 autres ha sont sous l’autorite des deux conseils regioanux de cette zone.

Le professeur Anat Biletzki, presidente de B’Tselem, a declare lors d’une
conference de presse que la maniere dont les colonies et leurs juridictions
sont concues empeche toute possibilite de creer une continuite territoriale
entre les villes et les bourgs palestiniens. Le schema, a-t-elle ajoute,
reduit de facon importante le potentiel de developpement economique des
Palestiniens, en particulier pour l’agriculture.

Dans la bande Est, a dit Biletski, on refuse meme aux Palestiniens l’utilisation d’une partie importante des ressources en eau. Biletski, avec d’autres officiels du mouvement, a reclame le demantelement de toutes les colonies, avec compensations financieres pour les colons.

Au sujet des incitations a s’etablir dans les colonies, le rapport note que « la plupart des colonies de Cisjordanie sont definies comme Zones de Priorite A ou B, et ainsi, les colons, comme d’autres citoyens israeliens travaillant dans les colonies ou y ayant investi, beneficient d’avantages economiques importants ».

Par exemple, en 2000, les conseils locaux juifs de Cisjordanie ont recu en
moyenne 65% de subventions en plus que leurs homologues a l’interieur
d’Israel. Les conseils regionaux des colonies ont recu des subventions en
moyenne de 165% plus importantes que leurs homologues a l’interieur
d’Israel, note le rapport.