Shalom Akhshav, 15 juin 2009

Traduction : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant


Au bout d’une semaine de spéculations et d’attente, après le discours de Netanyahou à l’université Bar Ilan, nous pouvons affirmer haut et fort : le roi est nu.

Bibi reste Bibi. Un peu plus sophistiqué, peut-être, mais sans réel message pour l’Etat d’Israël.

Sans vision, sans méthode d’action et sans aucune volonté de conduire Israël à prendre les décisions nécessaires, Netanyahou a tenté un remake de lui-même, mais même les deux mots « Etat palestinien » ne composent pas une formule magique qui puisse cacher le vide politique de Netanyahou et de son gouvernement.

Dans la vision de Netanyahu d’une version améliorée d’une autonomie nommée « Etat palestinien démilitarisé », la vie des Palestiniens sera toujours réglée au gré des caprices du gouvernement israélien.

Eléments inquiétants du discours :

  Netanyahou n’a pas parlé des Palestiniens comme de partenaires égaux, de voisins dont le destin est lié au notre, de partenaires dans un processus long et complexe qui exige des mesures qui renforcent la confiance, de la coopération et une guerre commune contre les extrémistes des deux bords.

  Netanyahou a choisi de parler des Palestiniens en bloc, par généralisations grossières, en usant d’un langage arrogant et condescendant, comme si les Palestiniens étaient une tribu primitive soumise aux bonnes grâces d’Israël.

  Pas un mot d’autocritique sur les erreurs d’Israël pendant toutes ces années, pas un mot sur la nécessité morale de mettre fin à l’occupation, pas un mot sur le droit des Palestiniens à négocier avec Israël en tant que partenaires égaux dans un véritable processus de négociation.

  La liberté de mouvement et une vie normale sont un prix que le gouvernement est prêt à accorder aux Palestiniens en échange d’un comportement loyal à l’égard d’Israël.

  Le gouvernement israélien auraut toute liberté pour agir, bâtir, établir des faits accomplis sur le terrain et développer les colonies.

Cette attitude arrogante adoptée par l’une des parties, qui souhaite dicter ses termes à l’autre, ne mènera jamais à un véritable accord de paix et de réconciliation entre les peuples. Au contraire, elle aura pour effet le rejet par le gouvernement palestinien modéré des miettes qu’Israël est prêt lui jeter. Au lieu de négociations, l’Autorité palestinienne préférera se lier aux éléments extrémistes qui soutiennent encore la résistance contre l’occupation par le moyen de la violence. Si Netanyahou continue à parler et à agir comme il l’a fait à Bar Ilan, la troisième Intifada ne tardera pas.

Le cabinet du premier ministre a été prompt à définir le discours comme représentant un large consensus chez les Israéliens. Il est clair que cela est faux et Shalom Akhshav continuera à œuvrer pour révéler le véritable caractère du gouvernement Netanyahou et pousser en direction d’une vraie paix qui mette fin à ce conflit.