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Yediot Aharonot, 3 septembre 2006


Depuis la fin de la guerre au Nord, deux sujets occupent l’opinion : la recherche des responsabilités de l’échec de la direction israélienne, et les critiques envers la presse et la nature de ses informations. Mais selon une nouvelle étude, menée par le Dr Uri Lebel, de l’université Ben-Gourion de Beer Sheva, un problème nouveau requiert un traitement urgent : la communication d’Israël.

Dans le cadre de cette enquête, intitulée « gestion de la communication israélienne pendant la deuxième guerre du Liban », on a demandé aux membres de six groupes de regarder des enregistrements vidéo de la communication d’Israël, en Israël et à l’étranger, et de répondre à des questions. Résultat : la communication israélienne a été si déficiente que dans de nombreux cas, le public a dû compter sur les informations données par le leader du Hezbollah Hassan Nasrallah.

Pour Uri Lebel, un bon leader communiquant se reconnaît à trois points : il sait captiver le public, il est regardable, et il dégage de la fiabilité.

On a demandé aux participants à l’enquête de désigner celui qui donnait une meilleure impression de fiabilité sur le déroulement de la guerre, et qui était le plus sincère. Les résultats ont été sans équivoque : dans les deux cas, le public israélien a choisi les discours de Nasrallah. Et aucun porte-parole israélien ne s’est vu accorder une bonne note en termes de sincérité.

« Nous en sommes arrivés à une situation véritablement folle, dit Lebel, « une situation psychologique qui semble inconcevable. Au lieu que le public israélien regarde notre porte-parole national qui lui dit chaque jour ce qui se passe, qui minimise le chaos et est perçu comme crédible, le jamais vu s’est produit : le public a perçu le leader ennemi, contre qui nous combattions, comme plus crédible et plus sincère, et a attendu ses discours avec impatience. Plus d’une fois, Nasrallah a contredit les porte-parole israéliens, le ministre de la défense, et a été le premier à annoncer la mort de soldats israéliens et les tristes circonstances qui les ont précédées. »

Il ajoute : « ce n’est pas la première fois qu’une mère endeuillée découvre la vérité sur la mort de son fils par les enregistrements diffusés par le Hezbollah, qui montrent une image bien différente de celle fournie par Tsahal. » Pour lui, ces chiffres indiquent une grave crise de leadership. « Peu importe si, objectivement, le leadership a fait de son mieux. Aujourd’hui, l’opinion le perçoit comme déconnecté de la réalité, non professionnel et fanfaron. En cas de nouvelle confrontation, elle ne le suivra plus. »