Donald Trump le sera-t-il, s’agissant du conflit israélo-palestinien ? La question est sans doute prématurée. Certes, la visite qu’il doit effectuer en Israël dans moins d’une dizaine de jours maintenant s’accompagne de rumeurs selon lesquelles il prendrait enfin des initiatives pour une paix “juste et durable”.

 


Le conseiller américain à la sécurité nationale, H.R. McMaster, a déclaré que D. Trump rencontrerait à nouveau le président de l’Autorité palestinienne et qu’il allait « exprimer son désir de dignité et d’autodétermination pour les Palestiniens ». Autre indice, le gouvernement israélien ne fait plus cette fois preuve d’arrogance et n’entend nullement infliger à ses hôtes une “claque diplomatique”, comme il le fit en 2010 lors de la visite du vice-président d’alors, Joe Biden.

 

Le bureau du Premier ministre aurait reporté, apprend-t-on par la presse, une réunion de la commission de planification chargée d’approuver de nouvelles constructions dans les implantations, qui devait se réunir cette semaine, pour éviter un conflit potentiel avec le président américain juste avant sa visite en Israël.

 

Shalom Akhshav a regretté que le gouvernement s’attache davantage à créer une « impression de retenue » qu’à véritablement contenir sa frénésie de construction dans les Territoires. L’imprévisibilité de Trump ne permet pas, à ce stade, d’anticiper valablement sur ce que sera cette visite ni sur ses résultats. Cela fait 50 ans que nous attendons, nous pouvons patienter encore quelques jours.

 

Au moment où ces lignes sont écrites, la liturgie républicaine qui a accompagné la prise de fonction d’Emmanuel Macron touche à sa fin. Nous avons voulu que ce soit lui qui monte les marches de l’Élysée, pour des raisons diverses, certes ; mais, dans la configuration actuelle, ce devait être lui et pas « une » autre. Au cours de son allocution, Laurent Fabius a cité François-René de Chateaubriand : « Pour être l’homme de son pays, il faut être l’homme de son temps. »

 

Benjamin Nétanyahou comprendra-t-il enfin que si Donald Trump lui-même se met à adopter des positions dont il était à l’opposé il y a peu de temps encore, c’est que les temps changent. Saura-t-il lui, être “l’homme de son temps” et, plus encore, celui de son pays ?