Yediot Aharonot, 22 février 2007

Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant


Environ 46% des foyers à Gaza et en Cisjordanie sont en état « d’insécurité alimentaire » ou sur la voie de l’être, selon le quotidien britannique The Independent qui cite un rapport des Nations Unies.

Selon le quotidien, ce rapport, non encore publié, sur l’impact du boycott de l’Autorité palestinienne dirigée par le Hamas, affirme que le problème est « essentiellement fonction de la restriction de l’accès à la nourriture due aux conditions politiques. »

Le rapport « dessine une sombre image de l’impact sur la consommation de nourriture et les dépenses dans tous les territoires occupés. » La situation est « plus grave » à Gaza, ou quatre familles sur cinq ont réduit leurs dépenses, y compris sur la nourriture, durant le premier quart de l’année.

Le rapport souligne également que « les liens traditionnellement forts » au sein des familles palestiniennes tendent à réduire la possibilité de « faim aiguë d’un foyer ».

Toutefois, le rapport avertit que, compte tenu de l’assurance décroissante des familles quant à la possibilité de se nourrir depuis le début de l’Intafada en 2000, et des pertes de salaires des fonctionnaires de l’Autorité palestinienne, il existe aujourd’hui « des inquiétudes croissantes sur la pérennité de la résilience palestinienne. »

Malnutrition : croissance lente mais stable

Selon le rapport des Nations Unies, 34% des foyers (dont le revenu est inférieur à 1,68$/jour et/ou qui réduisent leurs dépense en nourriture) sont en état d’insécurité alimentaire. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture définit la sécurité alimentaire comme « la capacité d’un foyer à produire et/ou accéder à tout moment à la nourriture minimum nécessaire à une vie saine et active. »

Le rapport souligne également que certains actions entreprises par des familles pour continuer à se nourrir, dont « la vente de terres, de bijoux et d’autres biens », auront « un impact irréversible sur leur niveau de vie. » Il montre aussi que « les limitations des budgets de l’Autorité palestinienne, du secteur privé et des programmes consacrés à l’emploi sont susceptibles d’augmenter la dépendance des Palestiniens vis-à-vis des aides humanitaires et de retarder une amélioration durable. »

Le rapport détaille les modifications du régime alimentaire, dont la réduction de consommation de fruits, de sucreries, d’huile d’olive et de poisson (normalement aliment de base à Gaza), et ajoute que pour d’autres familles, dont les « nouveaux pauvres » qui ont perdu leur emploi pour l’Autorité palestinienne, il y a eu une « baisse dans la qualité et/ou la qualité de la nourriture consommée. »

Ce rapport des Nations Unies intervient dans un contexte où, en 2004, une étude auprès de foyers palestiniens montrait une « croissance lente mais stable » de la malnutrition constatée, mesurée par la croissance réduite (des enfants), des déficiences en vitamines, des anémies et d’autres indicateurs, pour une minorité de la population.