9 janvier 2007

Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant


Quelques heures avant l’envoi de ce rapport, le premier ministre Olmert a déclaré que « la politique d’unilatéralisme [était] un échec ». Encore une remarque qui démontre que seul un accord négocié peut servir l’intérêt de toutes les parties. Depuis trois ans, c’est ce message que diffuse l’Initiative de Genève, en particulier depuis que le plan de désengagement de Gaza a été présenté.

Le mois de décembre a été caractérisé par une augmentation du nombre de voix, dans la région comme dans la communauté internationale, qui appellent à remplir le vide politique d’une initiative qui offrirait une perspective politique. Pas plus tard qu’hier, le ministre de la défense Amir Peretz a présenté son propre plan, en faisant référence à l’Initiative de Genève. C’est dans ce contexte qu’a eu lieu la première rencontre sérieuse entre le premier ministre Olmert et le président Abbas, le 23 décembre. La conversation entre les deux hommes s’est concentrée sur les gestes concrets devant être effectués pour faciliter la reprise du processus de négociation. Ces gestes ressemblent fort à ceux mentionnés lors de la rencontre israélo-palestinienne de l’Initiative de Genève le 8 décembre, à laquelle participait le vice-ministre de la défense Ephraïm Sneh. Malheureusement, jusqu’aujourd’hui, la rencontre Olmert-Abbas n’a pas eu de répercussions importantes sur le terrain, et l’Initiative de Genève poursuit ses efforts de lobbying, ses actions et ses campagnes pour impulser un changement important et un processus concret de négociation.

La pression pour une initiative politique qui comblerait le vide, combinée à la reconnaissance et au prestige de l’Initiative de Genève, a donné naissance à deux initiatives nommées « Genève 2 », malgré le fait que leur contenu soit totalement différent de l’Accord de Genève.

Le premier plan, proposé par la ministre des affaires étrangères Tzipi Livni, déclare la nécessité d’une reprise immédiate des négociations, avant la mise en oeuvre de la première phase de la Feuille de Route, pour que soit créé un Etat palestinien dans un avenir proche.

La seconde proposition est censée refléter la ligne du Hamas concernant les étapes nécessaires pour l’établissement d’un cessez-le-feu sur le long terme avec Israël (proposition connue sous le nom de « document Abou Youssef », ndt).

Les activités de l’Initiative de Genève au cours du mois de décembre se sont adressées à différents groupes. Le mois a débuté avec un séminaire en Jordanie de jeunes dirigeants d’ONG israéliennes et palestiniennes, avec la participation d’assistants parlementaires et ministériels israéliens (des partis travailliste, Meretz et Kadima) et de jeunes leaders palestiniens politiquement actifs. Un autre séminaire organisé en décembre a concerné plus de 30 universitaires importants issus de la population arabe israélienne. Il avait pour objet les dangers du plan du ministre Avigdor Lieberman, comparés aux avantages offerts par l’Accord de Genève. Plusieurs orateurs se sont exprimés, dont les députés Yossi Beilin (Meretz), Nadia Hilou (travailliste) et Ibrahim Sarsur (Ra’am-Ta’al).

Nous nous sommes également intéressés au leadership au niveau local, par une réunion à Yavneh sous les auspices du maire de Yavneh, Zvi Gov-Ari (Kadima), avec la participation du député (travailliste) Matan Vilnaï. Des séminaires ont été également organisés dans trois lycées, avec la participation de plus de 580 élèves.

Toujours en décembre, l’Initiative de Genève a organisé une conférence pour le lancement de deux livres consacrés à la solution du conflit écrits par d’importants signataires de l’Initiative de Genève : le Dr Menahem Klein et le colonel (réserves) Shaul Arieli.

Pendant le mois, un certain nombre de visites de l' »enveloppe de Jérusalem » ont été organisées, visites dirigées par Shaul Arieli et Sacha Kogen.

Sur le plan international, une délégation israélo-palestinienne de l’Initiative de Genève composée de 10 membres a participé à un séminaire sur le processus de paix au Moyen-Orient à Pékin, à l’invitation du gouvernement chinois. Les délégués ont rencontré le premier ministre chinois LI Zhaoxing et plusieurs officiels de haut rang, qui ont tous exprimé leur soutien à l’Initiative de Genève et leur volonté de promouvoir la paix au Moyen-Orient.

A chacune des activités de l’Initiative de Genève ont participé des personnalités palestiniennes de premier plan, dont l’ancien ministre d’Etat Qaddoura Farès, Nazmi Al-Jubeh, ancien vice-président de l’université de Bir-Zeit, et Elias Zananiri, secrétaire général du parti PPC (Palestinian Peace Coalition).

Toujours en décembre ont été publiés les résultats d’un important sondage mené conjointement par le Harry S. Truman Research Institute for the Advancement of Peace de l’Université hébraïque de Jérusalem et par le Palestinian Center for Policy and Survey Research de Ramallah. Ce sondage, effectué entre le 11 et le 16 décembre, indique une préférence forte, du côté palestinien comme du côté israélien, pour un règlement global (58% des Israéliens, 81% des Palestiniens), contre 30% des Israéliens et 16% des Palestiniens qui préféreraient une solution provisoire. Ce sondage a également étudié les attitudes des Palestiniens et des Israéliens à l’égard d’un accord de paix définitif (fondé sur les principes de l’Initiative de Genève, citée comme telle). 52% des Israéliens et 48% des Palestiniens se déclarent en faveur de cette solution, malgré l’absence de négociations pendant les six dernières années, et malgré les violences qui continuent.

Enfin, l’Initiative de Genève continue de constituer une référence dans d’importantes publications qui traitent du conflit du Moyen-Orient. Nicolas Kristof, éditorialiste régulier du New York Times, a par exemple publié une tribune qui appelait Bush à « soutenir vigoureusement l’approche de l’Initiative de Genève pour une paix israélo-palestinienne, car tout le monde sait qu’un accord de paix définitif lui ressemblera » (31 décembre). D’autre part, dans une lettre de 2.500 mots adressée à la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice, des leaders religieux musulmans, juifs et chrétiens appelaient les Etats-Unis à « construire à partir des principes et des idées pratiques qui ont émergé d’initiatives antérieures, comme les modèles d’accords de paix de Genève et de la Voix des Peuples (Ayalon-Nusseibeh), ainsi que de la Feuille de Route elle-même. » (15 décembre).