Ha’aretz, 2 septembre 2007

[->http://www.haaretz.com/hasen/spages/900037.html]

Traduction : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant


Marwan Barghouti, dirigeant du Fatah emprisonné en Israël, a durement critiqué le Hamas pour ce qu’il appelle un coup de force sanglant à Gaza. Ces commentaires ont été publiés lundi. Il y recommande vivement au groupe islamiste d’accepter les élections anticipées pour régler les controverses internes entre Palestiniens.

Barghouti répondait à des questions par écrit que lui avait communiquées son avocat. Il affirme que le Hamas constitue la seule exception au consensus national qui souhaite voir se dérouler des élections anticipées. Ces réponses ont été communiquées lundi matin à l’agence Associated Press.

Barghouti, condamné cinq fois à la prison à perpétuité pour meurtre, est un successeur potentiel du président Mahmoud Abbas, qui cherche à obtenir sa libération dans le cadre d’un échange de prisonniers avec Israël.

Barghouti écrit : »Il est clair que le coup de force sanglant du Hamas a détruit les ponts entre le Hamas et le Fatah. La balle est dans le camp du Hamas, mais il n’a pris aucune initiative et il règne en maître par la force sur la bande de Gaza. Il est clair que le chemin du dialogue est coupé. Le coup d’Etat militaire du Hamas a porté un coup très rude à l’expérience démocratique naissante. Nous devons organiser des élections présidentielles et législatives simultanées. Cela doit être fait pour sortir de la crise actuelle. Et le Hamas doit accepter ces élections.»

Dimanche, Abbas a modifié le système électoral palestinien pour favoriser le Fatah [[Principales modifications, qui concernent essentiellement les élections législatives :

 Tout parti qui souhaite se présenter aux élections doit se conformer à la charte de l’OLP, «seule représentante légitime du peuple palestinien». Le Hamas ne fait pas partie de l’OLP.

 L’ancien système, moitié à la proportionnelle par listes, moitié par scrutin uninominal à un tour, est remplacé par un scrutin unique à la proportionnelle par listes. Lors des dernières élections, le Hamas avait bâti sa victoire écrasante par le scrutin uninominal, où la plupart des candidats du Fatah avaient été battus (réputation de corruption + candidatures dissidentes au sein du Fatah). Dans le cadre du scrutin à la proportionnelle par listes, le Fatah et le Hamas avaient fait quasiment jeu égal.]], mais des proches d’Abbas ont reconnu qu’il ne pourrait pas organiser une élection avec le Hamas au pouvoir à Gaza.

De son côté, Barghouti a également averti le Fatah que s’il ne procédait pas à des élections internes et à des réformes, des élections pourraient mettre en danger son rôle dans les territoires palestiniens.