La situation d’Israël ne cesse de se dégrader. Les relations avec son plus important partenaire stratégique sont au plus mal, comme en atteste l’entretien accordé par Barak Obama à une chaîne israélienne de télévision. Les décisions de boycott ou d’évitement se multiplient. L’absence de la France et de la Grande-Bretagne au 7e salon des technologies de défense (Isdef: Israel Defence) qui se déroule à Tel-Aviv du 2 au 4 juin, et plus encore la décision d’Orange de vouloir mettre un terme à sa collaboration avec l’opérateur israélien Partner, attestent de l’impasse dans laquelle Israël s’engouffre du fait de son immobilisme politique et de son refus de s’attacher à trouver une solution juste, durable et négociée au conflit israélo-palestinien.

Le dispositif israélien en matière de relations internationales est éclaté et rendu illisible de par le jeu des concessions tous azimuts auxquelles Nétanyahou s’est livré pour composer un gouvernement qui peine à gouverner… sa propre majorité.

Et puisque Tout va très bien, Madame la Ministre-adjointe aux Affaires étrangères, tout va très bien, tout va très bien (air connu), Tzipi Hotovely n’a pas d’occupation plus urgente ni pertinente que de faire capoter une expo-photo organisée à Zurich par l’association Brisons le silence – qui dénonce certains agissements de l’armée dans les territoires occupés et lors de l’opération ”Bordure protectrice”. C’était pourtant une bonne occasion de mettre en exergue le fonctionnement et les mérites de la démocratie israélienne, garante mais pour combien de temps de la liberté de parole et de critique essentielle à la santé morale de toute société.

Quand donc Israël va-t-il renoncer aux faux-semblants pour refonder une politique étrangère tournée vers l’avenir?