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Ha’aretz, 3 février 2005

Changement de ton à la TV palestinienne

(Associated Press)

Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant


Reflétant l’amélioration des relations israélo-palestiniennes, la télévision
palestinienne a mis un bémol au ton martial qu’elle avait adopté depuis
longtemps, et opté pour une programmation plus douce, en conformité avec les
espoirs de paix renaissants au Proche Orient

Les actions anti-israéliennes des radicaux palestiniens ne font plus la une des reportages, et les dithyrambes autour des dirigeants paslestiniens ont presque disparu.

Le langage, critiqué depuis longtemps par Israël comme incitateur à la violence, (comme par exemple « opérations martyrs » contre des cibles israéliennes) a laissé sa place à un vocabulaire plus neutre, comme « explosions ».

Mercredi, le président de l’Autorité palestinienne de télédiffusion a dit que la nouvelle situation qui prévaut au Moyen Orient, symbolisée par le prochain sommet entre Mahmoud Abbas et Ariel Sharon prévu pour le 8 février en Egypte, demandait une approche nouvelle en matière de programmation.

« Nous concevosn nos programmes en fonction de la situation politique », dit Radwan Abou Ayash. « Aujourd’hui, il y a une atmosphère d’espoir et de paix, et nos programmes ont changé pour accompagner cette atmosphère. »

Un haut fonctionnaire de la télédiffusion a dit que ces changements étaient un résultat direct de la mort de Yasser Arafat et de son remplacement par Mahmoud Abbas.
« Après son élection, Abbas a réuni les responsables de la télévision, et il nous a donné ses consignes » a dit cet officiel qui a préféré rester anonyme. « Il a dit : ‘je ne veux plus d’écrans remplis de sang. Je veux des écrans ouverts, réceptifs à des points de vue opposés. Je ne veux pas qu’on chante mes louanges. Je ne veux pas être à la une du journal, et je ne veux pas que couvriez tout ce que je fais, mais seulement les choses importantes. »

Sous Arafat, la télévision palestinienne était dominée par le leader emblématique, et les programmes vantaient souvent les attentats contre les cibles israéliennes.

Les funérailles des victimes des représailles israéliennes étaient couvertes de façon intensive, et la terminologie radicale était la règle.

Mais cette période est peut-être terminée. « Nous avons modifié beaucoup de choses », dit Abou Ayash. « Nous sommes beaucoup plus ouverts que par le passé. »