Ma’ariv, 3 septembre 2009

[->http://www.nrg.co.il/online/1/ART1/937/891.html]

Traduction : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant


A la suite de la publication d’un accord verbal entre les Etats-Unis et Israël sur un gel temporaire de la construction dans les colonies, il nous faut rappeler encore une fois que ce gel n’est pas une « faveur » faite au monde par Israël, bien au contraire. Ce gel est de l’intérêt suprême d’un Israël sioniste. Le calcul est clair et parfaitement connu de tous : plus le nombre de colonies et de colons augmentera, plus il sera difficile pour un premier ministre israélien de décider d’une séparation et de la création d’un Etat palestinien.

Cela explique aussi l’obsession et l’obstination des colons qui continuent à construire en Cisjordanie et à y créer de nouveaux faits accomplis sur le terrain, au moyen de nouveaux quartiers et d’avant-postes illégaux. Il faut de temps en temps prêter l’oreille à ce que déclarent les dirigeants des colons et rappeler quel est l’objectif suprême de l’entreprise de colonisation : faire échec à toute éventualité de création d’un Etat palestinien et développer une situation où il sera impossible de se séparer physiquement de la Cisjordanie et de ses 3,5 millions de Palestiniens qui la peuplent. Ce ne sont pas la « croissance naturelle », une crèche ici ou là, le mode de construction, en hauteur, en longueur, etc., qui importent aux dirigeants des colons. Pour eux, la mission est claire et l’a toujours été : empêcher par tous les moyens de parvenir à un accord et d’en finir avec l’occupation.

Même ceux qui sont prêts à croire Benjamin Netanyahou, quand il a balbutié dans son discours de Bar-Ilan qu’il soutenait la solution à deux Etats, ont du mal à comprendre comment la construction en Cisjordanie est soudain devenue un intérêt vital pour lequel il faut lutter au prix de la détérioration des relations extérieures d’Israël. Si Netanyahou est sérieux et sincère dans ses intentions de parvenir à un accord, la construction dans les colonies ne favorise pas la clarté et rend difficile, dans l’avenir, de tracer une frontière entre nous et l’Etat palestinien, démilitarisé ou non.

Le moment est venu pour les Israéliens d’élever la voix pour dire haut et fort au premier ministre et au gouvernement que l’élargissement des colonies ne fait pas l’objet d’un consensus en Israël et qu’il nuit à ses intérêts et à sa sécurité. Votre lutte face à la communauté internationale et la détérioration des relations avec l’Amérique ne se font pas à partir d’une volonté d’en faire profiter le peuple mais bien d’un calcul politicien étroit où l’on agit au profit des colons pour sauver une majorité gouvernementale. Dans une confrontation inutile avec les Etats-Unis, une « défaite » qui consisterait à geler les constructions dans les colonies serait une victoire pour Israël.