Traduction : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant
Papa a acheté un chevreau pour deux zouzim [[le « zouz » est une monnaie (qui n’a plus cours, évidemment)]] [araméen, la suite est en hébreu, ndt]
Notre père a acheté un chevreau pour deux zouzim, ainsi le raconte la Haggadah [[Haggadah (littéralement : ce qu’on raconte) : texte rituel la sortie d’Égypte que l’on dit lors du seder (1er soir de Pessah’)]].
Arrive le chat 
Qui dévore le chevreau 
Le petit chevreau tout blanc que notre père avait apporté.
Et arrive le chien 
Qui mord le chat 
Qui a dévoré le chevreau 
Que notre père avait apporté, qu’il avait acheté pour deux zouzim
Un chevreau…
Et voici qu’arrive un gros bâton 
Qui bat le chien 
Qui a mordu le chat 
Qui avait dévoré le chevreau 
Que notre père avait apporté, qu’il avait acheté pour deux zouzim
Un chevreau…
Alors arrive le feu 
Qui brûle le bâton 
Qui a battu le chien 
Qui avait mordu le chat 
Qui avait dévoré le chevreau 
Que notre père avait apporté, qu’il avait acheté pour deux zouzim
Un chevreau…
Alors arrive l’eau 
Qui éteint le feu 
Qui a brûlé le bâton 
Qui a battu le chien 
Qui a mordu le chat 
Qui avait dévoré le chevreau 
Que notre père avait apporté, qu’il avait acheté pour deux zouzim
Arrive le bœuf 
Qui boit l’eau 
Qui a éteint le feu 
Qui a brûlé le bâton 
Qui a battu le chien 
Qui a mordu le chat 
Qui avait dévoré le chevreau 
Que notre père avait apporté, qu’il avait acheté pour deux zouzim
Arrive le boucher 
Qui égorge le bœuf 
Qui a bu l’eau 
Qui a éteint le feu 
Qui a brûlé le bâton 
Qui a battu le chien 
Qui a mordu le chat 
Qui avait dévoré le chevreau 
Que notre père avait apporté, qu’il avait acheté pour deux zouzim
Arrive l’ange de la mort 
Qui tué le boucher 
Qui a égorgé le bœuf 
Qui a bu l’eau 
Qui a éteint le feu 
Qui a brûlé le bâton 
Qui a battu le chien 
Qui a mordu le chat 
Qui avait dévoré le chevreau 
Que notre père avait apporté, qu’il avait acheté pour deux zouzim
Que m’arrive-t-il, pourquoi chanter H’ad Gadia ? 
Le printemps n’est pas encore là, ni Pessah’. 
Qu’y a-t-il de changé ? Qu’y a-t-il de changé ? [[Allusions au rituel du seder de Pessah’]] 
C’est moi qui ai changé 
Cette année. 
Car toutes les autres nuits, toutes les autres nuits [[Allusions au rituel du seder de Pessah’]] 
Je ne posais que quatre questions [[Allusions au rituel du seder de Pessah’]] 
Et cette nuit, j’en ai une autre.
Jusqu’à quand ce cycle de terreur ? 
Persécutés et persécuteurs 
Battus et battants. 
Qu’y a-t-il de changé ? Qu’y a-t-il de changé ? 
C’est moi qui ai changé.
Autrefois, j’étais un agneau, un chevreau tranquille. 
Aujourd’hui, je suis un tigre, un loup. 
J’étais une colombe, une biche. 
Aujourd’hui, je ne sais plus qui je suis. 
Papa a acheté un chevreau pour deux zouzim 
Un chevreau, un chevreau. 
Et encore une fois, on reprend depuis le début.
						
			
