Ha’aretz, 25 juin 2009

[->http://www.haaretz.com/hasen/spages/1095568.html]

Traduction : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant


L’administration du président américain Barack Obama est en train d’examiner un plan de paix entre Israël et la Syrie fondé sur la démilitarisation du plateau du Golan et sa transformation, avec une bande de terre dans la Vallée du Jourdain, en une réserve naturelle, un « parc de la paix », qui serait ouvert aux visiteurs pendant la journée. (Ce plan rappelle le plan secret de deux négociateurs, syrien et israélien, cf. [->http://www.lapaixmaintenant.org/article1497] ).

La décision d’envoyer un ambassadeur américain à Damas après une absence de 4 ans, en même temps que la récente visite dans la capitale syrienne de l’émissaire américain George Mitchell, sont destinées à préparer le terrain à une reprise des pourparlers israélo-syriens sous les auspices américains.

Un diplomate de haut rang a affirmé hier à Ha’aretz que Washington était parvenue à la conclusion que l’inclusion de la Syrie dans le processus de paix était une clé aux efforts consentis afin de pousser à une réconciliation intra-palestinienne, sans laquelle les chances de progrès sur la piste israélo-palestinienne sont très minces.

Les Américains pensent que la crise en Iran a créé les conditions pour que les Etats-Unis se rapprochent de la Syrie et reprennent les négociations, a ajouté la source.

Le président égyptien Hosni Moubarak a encouragé Obama à recruter le soutien du président syrien Bachar Assad aux efforts égyptiens de parvenir à une réconciliation entre le Fatah et le Hamas pour le 7 juillet. Selon la proposition égyptienne, toutes les factions palestiniennes mettraient en place une commission commune, qui aurait à répondre à l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, et qui gouvernerait la bande de Gaza. L’obstacle principal à cette proposition est Khaled Mesh’al, chef du bureau politique du Hamas, basé à Damas.

Uri Saguy, qui a dirigé l’équipe des négociateurs israéliens avec la Syrie quand Ehud Barak était premier ministre, a dit lors d’une conférence à Jérusalem, il y a quelques semaines, qu’Assad n’exagère pas quand il dit qu’il est possible de considérer que 80% des différences entre la Syrie et Israël sont déjà résolues.

Saguy a fait remarquer que l’obstacle principal n’était ni le problème de l’eau ni les arrangements de sécurité, mais où passerait la frontière. Selon lui, les Syriens ont changé d’attitude quand ils se sont rendu compte qu’à certains égards, la ligne du 4 juin 1967 était moins avantageuse pour eux que la frontière internationale. C’est à ce moment, a-t-il dit, qu’ils ont accepté de parler de propositions censées réduire les fossés sur la question des frontières, dont l’idée de « parc de la paix ».

Fred Hoff, adjoint de Mitchell et chargé des dossiers syriens et libanais, a présenté une proposition selon laquelle la plus grande partie du plateau du Golan deviendrait une réserve naturelle ouverte le jour aux visiteurs venant de Syrie comme d’Israël. La zone démilitarisée serait sous supervision internationale, dirigée par des officiers américains, alors que le retrait et de démantèlement de colonies israéliennes sur le Golan s’effectuerait sur plusieurs années, en parallèle avec une normalisation des relations entre la Syrie et Israël.