Le maire de Haifa Amram Mitzna promet que s’il forme le prochain
gouvernement, quel que soit le nombre de deputes qui seront membres de sa
coalition, et meme s’il doit s’appuyer sur ce qu’on a coutume d’appeler une
« majorite non juive », l’une des premieres decisions du nouveau gouvernement
sera un retrait d’Israel de Gaza. Pour Mitzna, nul besoin d’attendre des
negociations pour evacuer toutes les colonies. Ni d’obtenir l’accord de
Yasser Arafat, de Hosni Moubarak, ni meme celui de George W. Bush.

A moins de 24 heures des primaires travaillistes, le candidat en tete des
sondages a presente une version detaillee de son plan d’action :

1. Une evacuation totale de Gaaz, sans attendre

2. Un appel immediat a la direction palestinienne pour reprendre les
negociations de paix, sur la base des progres obtenus lors des precedentes
etapes des negociations, dans l’esprit de l’accord Nusseibeh-Ayalon et des
principes du plan propose par Benjamin Ben-Eliezer

3. Si aucun accord n’intervient avec les Palestiniens, au bout d’une annee,
des frontieres de securite seront etablies en Cisjordanie. Il n’y aura plus
aucune colonie juive a l’est de cette frontiere, et les gros blocs de
colonies se trouveront a l’ouest de la frontiere

4. Il y aura des accords concernant Jerusalem, pour s’assurer qu’une
majorite de la population palestinienne ne soit pas sous controle israelien.

Mitzna dit ne pas avoir peur que les colons s’opposent par la violence aux
evacuations. « Ce sont des gens serieux, avec des valeurs, et je suis
convaincu qu’ils accepteront la decision de n’importe quel gouvernement
legalement elu », dit-il. Il prefere que des frontieres soient negociees avec
une direction palestinienne prete au compromis, mais il se depeche d’ajouter
: « s’il apparait qu’ils ne sont pas prets au compromis, comme ceux qui sont
responsables de la securite d’Israel, nous determinerons la frontiere de
securite. La frontiere politique attendra qu’il y ait quelqu’un avec qui
parler. »

Mitzna reconnait qu’une fois la cloture de separation construite, il ne sera
pas facile de la deplacer. C’est l’une des raisons pour lesquelles il
attache une si grande importance a la reprise du processus diplomatique. Une
autre raison, dit-il est que « nous avons besoin des Egyptiens, des
Jordaniens, des Americains et des Europeens comme partenaires, et devons
leur donner une chance de relancer le processus de paix. »

Il espere que les Palestiniens, une fois qu’ils negocieront, comprendront
que la cloture n’attendra pas, et que le temps ne joue pas en leur faveur.
Israel, dit-il, ne peut pas se permettre d’attendre. « Sans separation d’avec
les Palestiniens, il n’y a aucun moyen d’aborder les problemes economiques
et sociaux », dit le general de reserve. « Sans resolution de l’interieur, les
avions de combat et les sous-marins ne nous seront d’aucune aide ». Il dit
avoir percu, au cours des nombreux voyages de campagne qu’il a effectues
pour rencontrer les sans emploi, que ceux-ci comprennent le lien entre leur
situation personnelle et la situation de la nation.

Hier, un jour avant le vote du Parti travailliste, Mitzna se comportait
comme quelqu’un qui a la victoire dans la poche, mais au dernier moment,
Ben-Eliezer pourrait lui voler la direction du parti. Les sondages,
neanmoins, calment plutot Mitzna, comme le font les militants sur le
terrain.

L’idee que les gens de Fouad (Ben-Eliezer) vont se ruer sur les urnes,
tandis que les siens resteraient en retrait, l’amuserait presque. Les
milliers de nouveaux membres du Parti travailliste qu’il a amenes au parti
se sont inscrits pour assurer son election comme president du parti, et
peut-etre comme Premier ministre.