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Yediot Aharonot, 17 janvier 2007

Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant


Nous avons appris récemment que le ministre de la défense avait approuvé la construction de 30 logements dans la colonie de Maskiot, située dans la partie Nord-Est de la Cisjordanie, à environ 15 km de la ligne Verte [Voir [ ]].

Il s’agit en réalité du rétablissement d’une colonie située dans l’un des endroits les plus isolés de la Cisjordanie, dans une zone dont il est clair qu’Israël ne la contrôlera pas dans un avenir plus ou moins proche. Ces 30 logements sont destinés à abriter des colons évacués il n’y a pas si longtemps de la colonie de Shirat Hayam, dans la bande de Gaza.

Ces constructions prévues à Maskiot s’ajouteront probablement à environ 1.600 nouveaux logements censés être construits en 2007. Cette évaluation s’appuie sur l’hypothèse raisonnable que le taux de croissance de la population chez les colons de Cisjordanie restera à son niveau actuel, soit 5,5% par an.

Dans le même temps, on ne voit aucun signe qui permet de penser que le Conseil représentatif des colons (Yesha) « autorisera » le ministre de la défense Amir Peretz à entamer l’évacuation des colonies sauvages.

Il semble que le maximum auquel on puisse s’attendre dans un avenir prévisible sur cette question (à laquelle le programme du Parti travailliste dirigée par le même Amir Peretz se réfère en parlant de « application immédiate des conclusions du rapport Sasson, y compris l’évacuation des colonies sauvages ») soit le recyclage de vieilles photos où l’on voit un container rouillé traîné d’une colline à une autre.

Depuis 40 ans, tous les gouvernements israéliens ont pris des mesures analogues, et l’histoire de Maskiot ne constituerait pas une information si le gouvernement Olmert-Peretz n’avait pas été élu sur la promesse de fixer ses frontières définitives en tentant d’engager des négociations avec les Palestiniens, et de fixer ses frontières de manière unilatérale si ces négociations échouaient.

Quoi que pense tel ou tel lecteur du plan de convergence, de ses motivations et de ses objectifs, quiconque a des yeux pour voir se rend compte (et certains, à commencer par la ministre des affaires étrangères Tzipi Livni, le disent ouvertement) que le tracé tortueux de la clôture de séparation est en fait destiné à devenir la future frontière Est de l’Etat d’Israël.

Et, malgré cela, le ministre de la défense a approuvé le rétablissement de cette colonie dans une zone dont, apparemment, nous nous retirerons.

Choisir entre les colonies et la paix

Le ministre Peretz n’oublie jamais de dire que « rien ne remplacera un processus diplomatique avec les Palestiniens ». Il annonce en même temps la construction de Maskiot et un plan pour démanteler plusieurs dizaines de check points en Cisjordanie.

Qu’est-ce qu’une personne sensée peut conclure d’une pareille combinaison étrange d’actes et de déclarations? Quel enseignement sur la politique du gouvernement actuel concernant le contrôle futur par Israël de la Cisjordanie?

Une seule réponse : ce gouvernement, comme la plupart des gouvernements israéliens passés, n’a pas ni politique claire ni vision concernant l’avenir des territoires et des colonies, et encore moins concernant la population palestinienne qui y réside (« seulement » 2,5 millions en Cisjordanie).

Toute la politique israélienne sur la question des colonies n’est qu’un empilement de conceptions contradictoires du monde ou de pressions politiques internes à Israël, pressions libérés par l’intermédiaire de l’intensification de l’occupation. Il n’y a aucune manière rationnelle de concilier à la fois les déclarations d’Olmert et de Peretz, les engagements de se retirer d’importantes portions des territoires, et la décision de rétablir la colonie isolée de Maskiot.

Saeb Erekat, ministre palestinien en charge des négociations avec Israël (titre largement anachronique en grande partie à cause des actions israéliennes) a résumé la question de la construction à Maskiot en disant qu’Israël devait choisir entre la paix et la poursuite de constructions de colonies. Il semble que le gouvernement Olmert-Peretz ait fait son choix.