Face aux tensions qui se sont dessinées dans les institutions scolaires comme conséquence du conflit au Proche-Orient, le Groupe Éducation a entrepris durant la période scolaire 2003-2004 diverses activités destinées à transformer l’ambiance régnante aussi bien entre les élèves qu’au niveau du milieu enseignant.

Le premier axe de ces activités a consisté à proposer aux établissements scolaires d’entreprendre des partenariats éducatifs tripartites entre lycées français, israéliens et palestiniens autour de projets communs à définir et à mener ensemble. L’idée a éveillé beaucoup d’intérêt : trois lycées ont déjà entrepris ces partenariats, le lycée Charlemagne à Paris, le lycée Jules Ferry à Paris et le lycée Jean Renoir de Bondy; plusieurs autres établissements de Paris et de la région étudient les modalités de leur participation à ce projet; le département des relations internationales de la municipalité de Grenoble a manifesté de l’intérêt et le désir de susciter une initiative analogue avec les villes avec lesquelles Grenoble est jumelée en Palestine et en Israel.

Du côté palestinien nous avons obtenu la participation du lycée de filles de Ramallah, du lycée ELS de Beth Sahour, du lycée La salle de Bethlehem, du centre culturel de jeunes de Bethlehem et quelques autres établissements de Jérusalem et de Gaza étudient la possibilité de se joindre à nous.

Du côté israélien nous avons obtenu la participation du lycée Leyada de Jérusalem (associé à l’Université Hébraïque), du lycée Mevouot Hanegev (à Beth Kama), du lycée régional de Maagan Michael, du lycée Ort Neora (Vallée de Jezreel), du lycée Saint Joseph de Nazareth (auquel appartient le père Shoufani bien connu en France), du lycée Mekif Vav et du lycée Touviaou de Beer-Sheba ainsi que du Kibboutz éducatif Eshbal en Galilée.

À la demande d’enseignants du lycée Jean Renoir de Bondy
une réunion a permis à la fin du mois de janvier de faire rencontrer aux lycéens une délégation de deux israéliens (Menahem Klein, Mossy Raz) et trois palestiniens (Jamal Zakout, Saman Houry, Daouad Barakat) qui sont venus présenter le texte d’entente de Genève et ont pu développer l’idée de la paix et de la reconnaissance entre les deux peuples en guerre. Les lycéens ont décidé de rédiger et de diffuser une pétition pour le soutien à l’initiative de Genève [ voir notre compte-rendu [ ]].

De même un dialogue sur l’éducation à la paix a eu lieu au lycée Victor Duruy le 3 mai en présence de professeurs d’histoire et de philosophie de plusieurs lycées et des élèves.

Rosie Pinhas-Delpuech, traductrice de l’hébreu du livre « Histoire de l’autre », Majed Bamya, militant étudiant palestinien, Philippe Boukara, historien sont intervenus; ces interventions ont été axée sur l’éducation à la paix et le cas particulier de l’enseignement de l’histoire.
Nous poursuivons notre réflexion sur l’éducation à la paix, tant dans ses aspects liés à la société française que dans ceux qui concernent les relations israélo-palestiniennes, et cela nous a conduits à établir des contacts en Israel avec diverses institutions actives dans ce domaine: Givat Haviva, le groupe Middle East Children Association, le Kibboutz éducatif Eshbal, la coopération IPSO (Israel Palestine Science Organisation) avec qui nous envisageons de développer des projets éducatifs spécifiques. D’autre part nous avons développé en France des échanges avec des responsables, tant au niveau des associations de parents d’élèves, que du rectorat, de la région et des inspections générales; notre intention est de présenter à ces divers interlocuteurs un schéma théorique et pratique d’une pédagogie de la paix appliquée au conflit israélo-palestinienne et à ses échos en France.