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Jordan Times, 11 mai 2005

Editorial de la rédaction du Jordan Times

Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant


Amman – La récente signature par la Jordanie, Israël et l’Autorité palestinienne d’un accord pour réaliser une étude de faisabilité à propos du projet de liaison mer Rouge – mer Morte [connu sous l’appellation « Red-Dead », ndt] met au moins fin aux spéculations concernant le sort de la mer Morte.

Un très grand nombre d’experts lance depuis longtemps des avertissements sur la vitesse à laquelle la mer Morte est en train de disparaître. Aujourd’hui, elle perd un mètre/an, et à ce rythme, elle sera asséchée dans 50 ans.

Dans le passé, l’accord tripartite autour de ce projet a été retardé à cause de désaccords politiques, techniques et économiques entre les parties concernant la manière dont les rives de la mer Morte devaient être partagées de façon équitable.

Les trois parties qui se partagent les rives de la mer Morte semblent être aujourd’hui parvenues à régler leurs différends et décidées à placer l’avenir de la mer Morte et sa préservation au premier rang de leurs préoccupations.

La mer Morte représente bien plus qu’une ressource économique ou politique. Il s’agit d’un héritage qui appartient à l’humanité, qui doit être sauvé d’une absolue gabegie. La perte de ses sources de remplissage depuis le Jourdain et d’autres courants aquatiques, qui se sont écoulés naturellement vers la mer Morte pendant des milliers d’années, est le résultat de l’exploitation et de l’inconscience.

Les sources naturelles d’eau nécessaire pour préserver et faire vivre la mer Morte n’étant plus là, la seule alternative est de détourner de l’eau de la mer Rouge.

L’avantage de ce canal sur le plan géographique est qu’il offre de nouvelles opportunités de générer une électricité dont tout le monde a besoin dans la région. La désalinisation des eaux de la mer Rouge, condition préalable pour éviter d’endommager la mer Morte, fournirait également aux trois pays des volumes d’eau douce très importants.

On peut dire que cet accord montre que les trois parties ont fait preuve de sagesse et de capacité d’anticiper l’avenir.

Comme l’a dit en 2002 le secrétaire général de l’Autorité [jordanienne] de la vallée du Jourdain, « la mer Morte est un phénomène unique sur cette planète. Elle n’appartient ni à la Jordanie, ni aux Palestiniens ni à Israël, mais fait partie du patrimoine mondial ».