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Haaretz, 15 janvier 2004

(Trad : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant)


A vitesse grand V, l’ancien mur, bas et inefficace, est remplacé à Jérusalem Est par une nouvelle structure qui ressemble à une sorte de gros dragon mythologique. Tout autour, il y a des gens qui pensaient avoir déjà tout vu sous l’occupation, et qui observent la scène avec incredulité.

Si Jésus était né 2000 plus tard, il aurait eu du mal à accomplir le célèbre
miracle de Béthanie, où il intima à Lazare, mort quatre jours plus tôt et
enterré dans un tombeau, enveloppé de bandelettes, de « sortir ». Cela n’a
rien à voir avec une supposée modification des pouvoirs de Jésus, mais avec
la hauteur et l’impact du mur construit actuellement dans la ville d’Azzariyeh, près de Jérusalem, la Béthanie du Nouveau Testament, dont le nom arabe vient du nom de Lazare. Les Palestiniens locaux, avec un humour surprenant face à la barrière massive qui est en train d’être érigée devant leurs maisons, disent en riant que le mur aurait empêché même Jésus d’arriver sur les lieux. Et il est facile de comprendre ce que ressentent des Palestiniens en chair et en os devant cet « obstacle » qu’on construit sous leurs yeux, un mur en béton, de 8 mètres de haut, fait de blocs reliés entre eux. On peut émettre beaucoup d’objections à l’usage par Israël du mot « obstacle », comme si c’était un euphémisme pour éviter le mot « mur ». mais dans ce cas précis, « obstacle » est un mot extraordinairement justifié. Un mur n’est jamais qu’un mur, mais ce monstre de béton menaçant est en train de devenir rapidement un réel obstacle dans tous les domaines de la vie.

D’après une étude du United Nations Office for Coordination of Humanitarian
Affairs (OCHA), situé à Jérusalem Est, le mur dans cette zone va affecter, non seulement la mobilité des Palestiniens, mais aussi leur accès aux services éducatifs et sanitaires, et leurs sources de revenus, tous besoins de base que la 4ème convention de Genève a pour vocation de défendre et d’assurer. L’opposition au mur de l’OCHA n’est pas de principe : elle a trait à son tracé et à ses atteintes aux droits fondamentaux de l’homme.

Sous leur nez

Lundi dernier, quatre têtes sortaient d’une fenêtre du deuxième étage d’un
immeuble résidentiel, dans la ville d’Abou Dis, qui jouxte la Vielle Ville de Jérusalem à l’est. Ils observaient avec étonnement comment les blocs de béton du mur étaient reliés les uns aux autres, chaque bloc le rapprochant davantage du bout de leur nez, comme une sorte de gros dragon mythologique.

Les têtes appartenaient à quatre étudiants qui fréquentent l’université d’Abou Dis, trois d’entre eux sont étudiants infirmiers, le quatrième en sciences politiques. Tous les quatre sont originaires de Cisjordanie, deux de la region de Tulkarem, les deux autres de Hebron. Comme tous les jeunes du monde entier, ils cherchaient dans la grande ville, outre une formation universitaire, l’indépendance par rapport à leur famille. Et, comme d’autres musulmans, ils voulaient être près de la mosquée à Jérusalem.

Au lieu de cela, ils ont la clôture, à deux mètres de l’entrée de chez eux. Cela a commencé par une clôture basse, de 2,5 mètres de hauteur. Même alors, quand la consruction a commencé, il y a trois mois, c’était un désastre pour les yeux, mais il s’est avéré que ce n’était pas la fin. De nombreuses photographies montraient alors les habitants, y compris des vieillards et des enfants, escaladant la version naissante du mur.

Cette semaine, le mur a gagné en hauteur. Entre temps, les quatre jeunes gens sont emprisonnés dans leur résidence, sans électricité (coupée à cause de la construction), et soumis à un bruit infernal. Ils ne peuvent plus quitter leur appartement, à cause des barrages routiers érigés partout pour protéger le mur.

« A cause de ça, j’ai déjà raté un important examen d’anglais », dit Mohammed Lutfi Huseen, né au Koweit, où son père enseigne l’anglais, et revenu seul il y a trois ans. « Ce n’est pas ce dont j’avais rêvé », ajoute-t-il avec un sourire embarrassé.

Aujourd’hui, Huseen regarde le mur bas et inefficace se transformer en un mur haut. Les élévateurs, les bulldozers, le générateur qui avait été apporté pour que le travail puisse se poursuivre la nuit, tous sont revenus. A une vitesse peu caracteristique d’Israël, le mur inefficace est détruit et remplacé par la nouvelle structure. Tout autour, il y a des gens qui pensaient avoir déjà tout vu sous l’occupation, et qui observent la scène avec incredulité.

« Ils ont tué mon affaire », dit Hassan Ekermawi, propriétaire d’une épicerie à la station essence devenue aujourd’hui un site de construction. « Avant, les gens venaient acheter d’Abou Dis, d’Azzariyeh, de l’est de Sawahra. Tout cela forme une unité à Jérusalem, vous savez. Maintenant, plus personne ne vient ».

En fait, l’épicerie restera du côté de Jérusalem, mais les clients seront de l’autre cote, derrière le mur. « Savez-vous ce qui est le plus bizarre dans cette histoire? », demande-t-il, et il se répond : « nous, les Palestiniens de Jérusalem, payons pour ce projet avec nos impôts, avec la baisse de la retraite de mon beau-père. Là, je ne parle pas de politique, je parle de vie ».

A une dizaine de mètres, de l’autre côté de la route le long de laquelle le mur est consruit, tous les magasins sont fermés. On ne peut éviter de se demander qui a décidé que le commerçant de Jérusalem qui se trouve du côté droit de la route est bien plus amical envers Israël que son collègue du côté gauche, qui va être maintenant « dans les territoires ».

Six élèves de 14 ans arrivent dans la zone du mur. Tous font le chemin depuis leur école à Jérusalem jusqu’a chez eux, à Azzariyeh. Tous possèdent des cartes de résidents de Jérusalem, mais vivent dans le territoires. Ils savent que c’est probablement la dernière fois qu’ils peuvent faire ce chemin à pied, sauter par-dessus le mur provisoire et arriver chez eux sains et saufs. A la vitesse à laquelle le travail s’accomplit, avec une prime de 500 shekels par nuit de travail pour les ouvriers, il est probable que leur chemin sera bloqué par le nouveau mur dans un ou deux jours.

Qu’arrivera-t-il selon eux? « Nos parents essaieront de louer des appartements à Jerusalem Est », disent-ils. Cela, aussi, fait partie de la folle logique de l’histoire. Le but implicite du tracé choisi pour la clôture (qui peut être résumé en disant qu’Israël aura le plus de terres possible, et les Palestiniens le moins possible), ne marche pas toujours dans la réalité. D’après l’OCHA, environ 15% des 11.000 habitants d’Abou Dis et environ un quart des 16.000 habitants d’Azzariyeh sont en possession de cartes d’identité de Jérusalem. Certains d’entre eux, qui peuvent se payer les prix astronomiques des appartements de Jérusalem Est, dont la demande est montée en fleche à cause du mur, déménagent de l’autre côté.

La défaite d’une logique folle

Si le mur répond a une quelconque logique démographique, elle est défaite par les événements sur le terrain. Terry Bulata, principale de l’école « Nouvelle Generation » à Abou Dis, était parmi les orateurs lors d’un symposium sur le mur qui s’est tenu cette semaine à l’institut Van Leer à Jérusalem. Terry Bulata a une carte d’identité de Jérusalem, et son mari une carte des « territoires ». « Si l’idée est de nous rendre à tous la vie difficile avec le mur, pour que nous partions, cela ne se produira pas », dit-elle. « Nous avons retenu la leçon de 1948 : nous n’irons nulle part ».

Ibrahim Qiresh non plus n’ira nulle part, bien qu’il le pourrait s’il le voulait. Il y a 12 ans, il a déménagé avec sa femme et leurs 9 enfants de Wadi Joz, à Jérusalem Est, pour Azzariyeh, où les prix étaient plus bas. Il a construit sa maison sur la pente escarpée d’une colline de la ville, une banlieue de Jérusalem, puis l’a reconstruite après sa démolition sur ordre de la municipalité. Une belle fenêre en fer forgé qui décore la façade de sa maison est l’orgueil professionnel de Qiresh, un ferronnier qui compte de nombreux Israéliens, dont des artistes, parmi ses amis.

Au cours du dernier mois, un mur de 9 mètres de haut s’est élevé devant la maison de Qoreh, le coupant de la superbe vue qu’il avait sur les pentes du Mont des Oliviers. Dans son atelier, qui contient aussi un grand pigeonnier (il élève les oiseaux pour le plaisir, explique-t-il, « je ne peux pas me résoudre à les tuer pour les manger »), il dit que jusqu’à présent, sa vie n’etait pas mauvaise, même si en déménageant, il a perdu ses droits aux allocations et à la sécurité sociale. Un ami israélien l’a aidé à obtenir une assurance de santé privée, comme pour un résident étranger.

« C’est comme si je vivais à l’étranger », s’esclaffe-t-il. Et encore, son statut de résident de Jérusalem lui permettait une certaine mobilité, et les clients venaient de Tel-Aviv pour lui commander des cadres de fenêtres spéciaux. Au cours de l’intifada, avec ses bouclages prolongés, ses couvre-feu, il a perdu son gagne-pain, et aujourd’hui, sa vie va être détruite, elle aussi. Même aujourd’hui, alors que le mur n’est qu’en construction, la carte d’identité de Jérusalem, qui autrefois était un bien précieux, est devenue un handicap. Quand il se présente à un checkpoint, ou quand il tente de gagner sa maison à pied par le Mont des Oliviers pour contourner les checkpoints, on lui dit : « retournez à Jérusalem ».

« Je ne sais pas ce qui va se passer maintenant, avec le mur », dit-il. « Je vis en Palestine, mais la police continue à me renvoyer à Jérusalem. Mais je ne peux pas retourner à Jérusalem. J’ai essayé, mais le moindre appartement là-bas coûte au moins 500$ par mois. Je ne les ai pas. Quand le mur sera terminé, je perdrai mon atelier. Nous serons en prison. Que peut-on faire? Quand Dieu fait venir quelqu’un au monde, c’est lui qui calcule sa vie ».

Des effets dévastateurs

Mais d’autres facteurs interviennent également dans ce calcul. Alors que nous
conversions, un couvre-feu a brusquement été imposé à Azzariyeh. Selon la
version officielle, il y a eu un « sérieux problème de sécurité ». Selon la version palestinienne, la couvre-feu avait pour but de permettre une construction plus rapide du mur.

En quelques minutes, la ville, qui était autrefois un des lieux de shopping favoris des Juifs de Jérusalem, devient une ville fantôme. Les devantures des magasins sont violemment fermées, les gens disparaissent chez eux. Depuis la zone près du mur, on peut voir des policiers garde-frontières en Jeep rameuter vivement des piétons du pied du Mont des Oliviers vers Azzariyeh. L’un d’entre eux est une jeune mère tenant son nouveau-né qui revient de l’hopital Makassed sur le Mont des Oliviers. Il y a aussi une femme âgée qui retourne chez elle, apres avoir subi un examen suite à une opération à coeur ouvert. Elle patauge péniblement sur le sol boueux, et est aidée par des hommes qui se sont aperçus de son problème.

Mais même la vie conçue comme un sport extrême va changer une fois le mur en
place. Les habitants d’Azzariyeh seront coupés, non seulement de leur environnement naturel de Jérusalem, mais aussi de l’hôpital qui les dessert.
« Peut-etre mourrons-nous », dit une femme d’un ton étrangement joyeux, alors qu’elle retourne chez elle à pied après avoir rendu visite à son frère, qui a subi une grave opération a Makassed.

Même le droit de traverser à pied, qui est encore possible, ne va pas beaucoup servir à Abdallah Iyyad, 10 ans. Il est né avec les os des jambes cassés. A l’âge d’un an, sa famille a dépensé toute sa fortune pour passer 4 ans à Philadelphie, où il existe un hôpital pour enfants spécialisé dans ce genre de chirurgie. La famille est revenue à Azzriyeh il y a 5 ans. Abdallah, qui se déplace en fauteuil roulant, a été envoyé dans une école spécialisée, qui est également un centre de soins, sur le Mont des Oliviers. Avant le mur (ici, les gens divisent leur vie entre « avant » et « après »), Adnan Iyyad, le père d’Abdallah, amenait son fils à un taxi qui attendait tous les matins à la station essence, à l’entrée d’Azzariyeh, le soulevait
de son fauteuil roulant et le plaçait dans le taxi, qui avait une plaque minéralogique jaune (israélienne). En trois minutes, le gamin était rendu à l’école.

Maintenant, c’est une autre histoire. La route depuis la station essence est bloquée, et le taxi doit emprunter une longue route de contournement. Au lieu de 15 shekels, le prix du trajet auparavant, le père d’Abdallah doit maintenant débourser 80 shekels chaque jour pour que son fils aille à l’école. Lui-même ne peut pas conduire son fils, car il n’a pas de permis d’entrée à Jérusalem. A cause de l’augmentation des dépenses, la famille ne peut plus payer la physiothérapie d’Abdallah, qui coûte 30 shekels par séance, ni le gaz pour chauffer la maison. Le mur et les innombrables checkpoints ont aussi eu un effet dévastateur sur le gagne-pain d’Adnan Iyyad : les habitants de Jérusalem n’apportent plus leurs appareils de télévision à réparer.

Le nouveau trajet affecte également la scolarité d’Abdallah. Chaque matin, le taxi est bloqué dans des bouchons au checkpoint, car on attend que passent les habitants de Maaleh Adoumim (une ville juive à l’est de Jérusalem, en Cisjordanie) et se rendent à leur travail en toute sécurité. Pratiquement tous les jours, il rate le premier cours. Sensible à la relativité des choses, Adnan dit qu’il envie les gens bien portants qui jusqu’à présent pouvaient escalader la clôture basse. Car il est impossible de faire passer un fauteuil roulant de 75 kg au-dessus de la cloture. Jusqu’a maintenant, il existait une petite porte dans cette cloture, par laquelle il pouvait faire passer son fils, quand les soldats le
permettaient. Aujourd’hui, on est en train de sceller totalement la porte avec du béton, et la famille Iyyad a un nouveau problème. Comme les autres, ils n’arrivent pas à se représenter à quoi ressemblera leur vie une fois Azzariyeh complètement enfermée par le mur.

On peut observer un bout de la réalité en train de naître au « Checkpoint du
Container ». En Cisjordanie, le kiosque d’Ibrahim Halsa (qui est situé dans un container) est très célèbre. La raison en est que le checkpoint entre Sawahra, village de Jérusalem, et la route tortueuse qui mène à Bethléem et relie de fait les parties nord et sud de la Cisjordanie, a pris le nom de ce kiosque, qui n’est rien d’autre qu’une vieille cabane où Halsa vend depuis 12 ans des sucreries, du Coca-Cola et du cirage. Jusque récemment, le kiosque était situé sur un coude de la route, et était facilement accessible aux clients. Quand le checkpoint permanent a été créé, on a dit à Halsa de déménager son kiosque sur une autre route, où les voitures qui passent ne peuvent pas s’arrêter, et son revenu, deja maigre, s’est évanoui. Halsa a ainsi rejoint la cohorte grandissante des pauvres de Cisjordanie, où le chômage est endémique et qui est abandonnée par les ONG, qui en ont assez de cette occupation sans fin. Après débats internes, les représentants des ONG sont arrivés a la conclusion que la responsabilité incombait a l’occupant, et qu’en aidant les habitants, ils cautionnaient de fait l’occupation.

Sawahra fait partie intégrante du bloc de villages qui comprend Azzariyeh et Abou Dis, c’est-à-dire les « terriroires », mais fait aussi partie intégrante de Sawahra qui se trouve à Jérusalem, c’est-à-dire en Israël. Maintenant, le mur, qui est déjà en construction, va diviser les deux parties de Sawahra, et le bloc entier qui rstera dans les territoires est censé se trouver une nouvelle affinité urbaine avec Bethléem, et non plus Jérusalem. Cela paraît simple, mais implique la destruction de tout un tissu social. Par exemple, au lieu de pouvoir se rendre à pied à l’hôpital de Makassed, à 4 km, ceux qui se trouveront du côté cisjordanien devront parcourir 18 km sur un chemin tourmenté, appelé en arabe la « Vallée de Feu ».

Le checkpoint, qui provoquait des bouchons sans fin avant même que la clôture ne ferme hermétiquement la zone, semble ne répondre à aucune logique. Si l’intention de la clôture dans la zone de Jérusalem est de couper la ville de la Cisjordanie, pourquoi conserver un checkpoint au coeur de ce qui est devenu aujourd’hui une route centrale, reliant le Nord de la Cisjordanie au Sud?

« Il y a un problème de sécurité », dit un policier des frontières maussade, expliquant la longue queue de voitures retenues laà. Cette semaine, une ambulance, qui a tenté de se frayer un chemin par le côté de la route, était bloquée dans ce bouchon. Le chauffeur avait baissé les bras et s’était arrêté sur un bas-côté. Dans l’ambulance se trouvait un jeune garçon de 7 ans atteint d’un cancer au cerveau, qui retournait chez lui dans un village près de Hebron, après avoir subi une chimiothérapie en Jordanie. Le père du garcon, Faiz Aidah, diplômé de l’université d’Abou Dis, travailleur social, était sorti de l’ambulance.

Le calme glacial avec lequel il acceptait la situation (résultat d’un processus cruel d’adaptation) était pire à supporter qu’une explosion hystérique. Tous les 20 jours, il accomplit ce voyage avec son fils, « et à chaque fois, c’est la même chose », dit-il. Plus tard, il expliquera qu’il est cependant plus facile de se rendre en Jordanie pour recevoir un traitement qu’à l’hôpital de l’université d’Hadassah, sur le Mont Scopus tout proche, car il faut emprunter une route ponctuée d’innombrables
checkpoints.

« La clôture à l’est de Jerusalem ne sépare pas les Israéliens des Palestiniens, mais sépare 200.000 Palestiniens, qui restent en Israël, de 82.500 Palestiniens qui restent à l’extérieur de la clôture » : ainsi le colonel (ret) Shaul Arieli, qui a pris part au pacte de Genève, resumait-il la situation au symposium de l’institut Van Leer. « Les considérations politiques ont pris le pas sur les considérations de sécurité ».
Ayoub Saadi Abu Saad, un maçon de 25 ans, qui arrivait le souffle coupé après une course apeurée, résumait la situation d’une manière moins policée. Ce matin, alors qu’il coupait à travers champs entre Azzariyeh et Jerusalem pour se rendre à son travail, il est tombe sur un policier des frontieres qui lui a dit « Palestinien, va en Palestine ». Et il courut. « Ils nous enferment comme des oiseaux dans une cage », dit-il. « Tout ce qu’ils ont à faire maintenant, c’est de la couvrir avec un filet, comme ça, nous ne pourrons plus voler non plus ». Et il éclate de rire, content de son image, quoique nettement moins content de la situation.