Une nouvelle enquête a révélé des tendances positives quant aux relations entre travailleurs juifs et arabes sur leurs lieux de travail. L’enquête a été menée par l’organisation des Initiatives Abraham et l’Institut de recherche Afkar en mars 2024, soit cinq mois après l’entrée en guerre d’Israël contre le Hamas. Elle montre que la plupart des sondés n’ont pas changé d’opinion par rapport à l’autre groupe après les événements du 7 octobre. Elle révèle également que l’investissement de la direction dans les relations arabo-juives accroît le sentiment d’appartenance des employés.
Auteur : Yaniv Sharon, Davar, 04/07/2024
Traduction : Article traduit de l’hébreu en anglais par Ronen Cohen, et de l’anglais par Julette Hadjaj
https://en.davar1.co.il/502094/
Photo : Femmes bédouines travaillant dans une succursale de la chaîne de supermarchés « Kingstore » à Be’er Sheva, 2015 (photo illustrée: Miriam Alster/Flash90)
Mis en ligne le 22 juin 2024
L’enquête a révélé que 83 % des travailleurs arabes et 72 % des travailleurs juifs ont déclaré que l’état des relations entre Arabes et Juifs sur leur lieu de travail était bon ou très bon. Seuls 1 % des répondants arabes et 2 % des Juifs interrogés ont indiqué qu’il y avait de « mauvaises relations », les autres décrivant les relations comme raisonnables. L’enquête a porté sur 660 Juifs et 607 répondants arabes, qui travaillent tous dans des entreprises et des organisations mixtes dans des domaines tels que le commerce et l’industrie, la santé, les transports, la haute technologie et le secteur public. L’enquête n’a pas porté sur les employés dans l’éducation et l’enseignement.
La majorité des sondés ressent peu de tensions entre salariés arabes et juifs, mais évite de parler de la guerre
La plupart des répondants ont déclaré que depuis le début de la guerre actuelle, ils n’ont pas été confrontés à des tensions accrues entre Juifs et Arabes sur leur lieu de travail (36%), ou qu’ils ont connu des tensions dans une faible mesure (27%). Seulement environ 15 % des travailleurs juifs ou arabes ont répondu qu’ils ont eu à faire dans une large mesure à des tensions entre les groupes.
46 % des Arabes interrogés disent qu’ils se sentent à l’aise pour parler arabe sur le lieu de travail, contre 6 % qui ne se sentent pas à l’aise. 48 % des juifs interrogés ont déclaré qu’ils n’avaient pas cessé d’avoir un engagement commercial avec les Arabes à la suite de la guerre, tandis que 10 % ont déclaré que ces relations s’étaient complètement arrêtées.
15% des Arabes déclarent avoir rencontré des cas de discrimination sur le lieu de travail, contre 8 % des Juifs interrogés. Par contre 55 % des Juifs interrogés et 39% des Arabes ont déclaré qu’ils n’avaient pas été victimes d’une telle discrimination.
La plupart des personnes interrogées (56 % des Juifs et 76 % des Arabes) ont déclaré que leurs opinions sur le deuxième groupe n’avaient pas changé après le début de la guerre à Gaza. 34% des travailleurs juifs ont répondu que leurs opinions à l’égard des travailleurs arabes avaient empiré, tandis que seulement 10 % des travailleurs arabes ont répondu que leur attitude envers leurs collègues juifs s’était détériorée. 9% des employés arabes ont même déclaré que leurs sentiments à l’égard de leurs collègues juifs s’étaient améliorés.
En général, les travailleurs semblent éviter de discuter du massacre du 7 octobre et de la guerre qui s’en est suivie. La moitié des Arabes et prés de 39% des Juifs interrogés ont indiqué ne pas penser qu’il était nécessaire de parler de la situation sur le lieu de travail. 60% des travailleurs arabes et 48 % des travailleurs juifs ont déclaré ne pas en avoir parlé. La majorité de ceux qui ont discuté de la question ont témoigné que la conversation était positive (44% des Arabes et 40% des Juifs) ou neutres (42% des Arabes et 39% des Juifs). Seuls 13 % des Arabes interrogés et 17 % des Juifs ont affirmé que cela avait été négatif .
Les Juifs ont moins tendance à signaler un changement négatif vis-à-vis de leurs collègues arabes lorsque les entreprises investissent dans l’inclusion judéo-arabe.
L’enquête a également révélé que les employés ont tendance à éprouver un sentiment accru d’appartenance lorsque la direction a investi dans l’élaboration de relations judéo-arabes positives. 47 % des employés juifs qui pensaient que leur entreprise investissait dans la diversité rapportaient également ressentir un sentiment accru d’appartenance. En revanche, seuls 37 % des Juifs qui ne croient pas que leur lieu de travail investisse dans des relations multiculturelles positives ont fait état d’un sentiment accru d’appartenance. Les résultats ont été similaires chez les travailleurs arabes.(…)
En outre, les employés juifs qui estiment que la direction investit dans la diversité et l’inclusion ont eu tendance à avoir des attitudes, des opinions et des sentiments plus positifs à l’égard de leurs collègues arabes. Alors que 34 % de tous les Juifs interrogés ont répondu que leur attitude envers leurs collègues arabes s’est détériorée, seuls 23 % des Juifs qui estimaient que leur lieu de travail investissait dans les relations judéo-arabes ont également signalé une telle détérioration.
Dr. Thabet Abu Rass et Amnon Be’eri-Sulitzeanu, co-directeurs exécutifs des Initiatives d’Abraham, ont déclaré qu’«Il est encourageant de découvrir que de nombreux lieux de travail communs sont un îlot de stabilité, qui maintient une structure normale de relations entre Juifs et Arabes. Cela contraste nettement avec l’atmosphère difficile et la tension qui l’accompagne inhérentes aux relations entre Juifs et Arabes dans presque tous les autres domaines. L’enquête montre que l’investissement sur le lieu de travail dans la relation entre Arabes et Juifs augmente les sentiments positifs. Nous appelons les entreprises à investir dans la promotion de cette relation.»
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