16 mai 2004


Combien de manifestants place Rabin samedi soir? La police parlait de
120.000, les organisateurs de 250.000. Pour la presse : Reshet Bet (radio
d’Etat) et Haaretz (centre gauche) citent le chiffre de 150.000, Galei
Tsahal (radio militaire) et Maariv (droite) de 200.000 manifestants. Quoi
qu’il en soit, il s’agit de la manifestation de gauche la plus importante
depuis plusieurs annees.

La manifestation a debute par une minute de silence a la memoire des
victimes des derniers evenements survenus dans la Bande de Gaza.

Orateurs : Shimon Peres, chef de l’opposition, Yossi Beilin (Yahad), Amir
Peretz (Une Nation), Tzali Reshef (Shalom Akhshav), Ami Ayalon, Yochi Brandes
(groupe du pacte de Geneve), Yom Tov Samia (ancien commandant en chef du
front Sud). Une delegation de 50 Palestiniens partisans du pacte de Geneve
etait attendue.
Les organisateurs s’etaient entre temps constitues en un « QG de la Majorite »
(Mate HaRov).
Deux deputees du parti Shinoui (membre de la coalition gouvernementale)
etaient presentes. Elles ont ete critiquees par son president, Tommy Lapid,
qui s’est adresse au Parti travailliste en lui disant que s’il voulait
influer sur le cours des choses, il devait se joindre au gouvernement.

Frequemment interrompu par des acclamations et des applaudissements, Shimon
Peres a dit a la foule que 80% des Israeliens desirent la paix et que seuls
1% essaient de la bloquer. « Nous ne les laisserons pas faire », a dit Peres.
« Nous ne devons pas soutenir un gouvernement fantoche qui suit aveuglement
les idees illusoires de la droite ».

Ami Ayalon, dont il faut souligner qu’il participait pour la premiere fois a
un rassemblement politiquement identifie a gauche, a pris la foule a
contre-pied en s’adressant a elle : « Vous n’etes pas la majorite. Vous
n’avez pas reussi a conquerir les coeurs. Et le choix d’organiser cette
manifestation un samedi a empeche les religieux qui l’auraient souhaite d’y
participer. »

Amir Petez (ancien militant de Shalom Akhshav), president d’Une Nation et
toujours president de la Histadrout (federation des syndicats) participait
lui aussi pour la premiere fois es qualites a une manifestation du camp de
la paix. Pour lui, les questions diplomatiques ne peuvent pas etre separees
des questions sociales. « En tant qu’habitant de Sderot (proche de la Bande
de Gaza), je peux vous dire que nous n’avons pas peur du desengagement, ni
du dialogue, ni du processus de paix ».

`Yossi Beilin, president de Yahad, a dit que depuis trois ans le camp de la
paix etait dans le coma et qu’il s’etait enfin reveille. « Il y a des
partenaires du cote palestinien, a nous de les renforcer ».

Pendant le week-end, la droite a tente de dissuader les organisteurs
d’organiser la manifestation, car celle-ci etait susceptible de demoraliser
l’armee.

(sources : Haaretz, Maariv, Reshet Bet)