Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant


Des représentants du Fatah ont appelé l’Autorité palestinienne à prendre les
mesures politiques nécessaires pour réaffirmer son autorité sur le terrain, même si cela signifie une confrontation avec le Hamas.

Lundi, Tsahal a publié un document saisi émanant du Hamas, et indiquant que
les mouvements islamistes avaient pour objectif d’affaiblir l’Autorité palestinienne et de prendre sa place.

« Le temps des declarations est terminé, maintenant nous devons agir pour
montrer au Hamas qu’il n’existe qu’une seule autorité – l’Autorité palestinienne », a déclaré un officier de securité de l’Autorité palestinienne.

Cependant, un officiel palestinien a déclaré que les pourparlers entre le Fatah et le Hamas se poursuivaient à Gaza, malgré le dernier attentat suicide commis par le Hamas dans un autobus à Jérusalem, et malgré la publication du document.

Il est probable que le Fatah se joindra aux pourparlers du Caire, après le
Ramadan, les Egyptiens ayant réclamé des négociations supplementaires pour
tenter de convaincre le Hamas de mettre fin aux attentats contre les civils
israéliens, a ajouté l’officiel palestinien.

« Certains, au sein du Fatah et de l’appareil de sécurité, à commencer par
Mohammed Dahlan (ex-chef de la sécurité preventive de Gaza), disent depuis
longtemps qu’il ne sert à rien de discuter avec le Hamas et que l’Autorité
palestinienne doit utiliser le bâton… Mais dans la situation qui prévaut aujourd’hui, la direction de l’Autorité ne croit pas qu’elle puisse se confronter au Hamas sans créer une confusion au sein du peuple », a dit une source palestinienne.

Le Hamas a nie toute intention de prendre la place de l’Autorité palestinienne, et accuse Israël d’avoir fabriqué le document.

Néanmoins, des sources au Fatah et à l’Autorité palestinienne affirment penser que le document est authentique et qu’il confirme leurs propres soupçons selon lesquels le Hamas s’est engagé dans les pourparlers du Caire pour déstabiliser encore davantage l’Autorité palestinienne, acquérir une légitimité et une reconnaissance internationales, et, au bout du compte, remplacer l’Autorité palestinienne.

Selon le document du Hamas, saisi par Tsahal dans les bureaux du service de
sécurité préventive palestinienne à Gaza, l’Egypte considère le Hamas comme
une alternative à l’Autorité palestinienne. Des officiels du Fatah n’ont pas rejeté l’idée que l’Egypte, l’Europe, et même les Etats-Unis, « exploraient la possibilité » de reconnaîre le Hamas en tant qu’alternative à l’Autorité palestinienne.

Pour ces officiels, le Hamas est le seul vainqueur des pourparlers entre le Hamas et le Fatah qui se sont tenus en Egypte, et auxquels a également assisté Alistair Cook, conseiller en sécurité de l’Union Européenne.

Lors de ces pourparlers, le Hamas ne s’est engagé sur rien, et a probablement commis l’attentat suicide de jeudi dernier pour montrer à tout le monde qu’il n’avait pas accepté de stopper les attentats contre des Israéliens, a dit Ziad Abou Amr, un député du Fatah de Gaza.

Le Hamas a présenté des exigences impossibles à satisfaire en échange d’une
trêve, a-t-il dit. Il a exigé que l’Autorité palestinienne s’abstienne de réquisitionner les armes de ses membres, et qu’elle cesse de les d’arrêter. Il a également exigé qu’Israël cesse de viser ses membres, a-t-il ajouté.

Abou Amr a déclaré qu’il doutait que les Americains explorent serieusement la possibilite d’installer le Hamas en tant qu’alternative à l’Autorité palestinienne, car « les Etats-Unis ont probablement retenu les leçons de leurs expériences malheureuses », quand ils ont soutenu des islamistes extrémistes dans leur lutte contre l’armée sovietique, et qu’ils se sont trouvés être la cible des mêmes fondamentalistes, les taliban ou al-Qaida.

Comme d’autres sources au Fatah et à l’Autorité palestinienne, il a bâmé le
président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, pour ne pas avoir pris
de mesures appropriées contre le Hamas, créant ainsi la présente situation.

« Le résultat de cette incapacité à prendre une décision politique (pour imposer le règne de la loi, un cessez-le feu, et les réformes de l’Autorité) est un déficit d’image de l’Autorité palestinienne, aussi bien sur le plan intérieur que sur le plan international », a dit Abou Amr.