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Yediot Aharonot, 27 août 2006

Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant


Examen de conscience au Hamas. Le Dr Ghazi Hamad, porte-parole du gouvernement palestinien, a durement critiqué le public palestinien, en accusant les Palestiniens de faire de la bande de Gaza un endroit violent où ne règne pas la loi.

« Ayez pitié de Gaza », a-t-il écrit dans un éditorial publié dimanche dernier. « Après le retrait de Gaza, nous espérions un avenir radieux, nous pensions que cette année, nous allions recueillir le fruit de nos sacrifices. Mais aujourd’hui, je me demande : pourquoi les forces d’occupation sont-elles retournées à Gaza ? L’occupation, nous diront les commentateurs et les intellectuels, est responsable. Je ne défends pas l’occupation, mais je veux que cessent nos erreurs, dont nous avons coutume d’accuser les autres. »

« L’anarchie, les assassinats gratuits, les vols de terre, les brutalités : tout est-il de la faute de l’occupation ? », demande-t-il et ajoute que les Palestiniens doivent arrêter d’épouser des théories du complot qui « limitent notre réflexion ».

Les espoirs de prospérité économique et de paix dans la bande de Gaza après le retrait des troupes et des colons israéliens se sont évanouis, l’Autorité palestinienne n’ayant pas réussi à imposer l’état de droit ni à apporter aux 1,3 millions de Palestiniens les services minimum dont ils ont besoin.

Les terres agricoles évacuées par les colons juifs devaient créer 4.000 emplois et générer plusieurs millions de $ de recettes. Mais la corruption au sein de la société chargée de gérer les terres a fait décliner l’agriculture naguère florissante du Goush Katif, et une bonne partie d’entre elles sert maintenant de terrain d’entraînement pour différents groupes palestiniens.

« Admettons que nous nous sommes trompés »

« Nous n’avons pas su préserver la victoire de la libération de Gaza. 500 personnes sont mortes depuis le retrait, contre 3 ou 4 Israéliens tués par des roquettes. La situation à Gaza, c’est l’abandon, la tristesse et l’échec. Quand quelqu’un se trompe, nous avons peur de le critiquer par crainte d’être accusé d’être contre la résistance », écrit Hamad.

« Quand des efforts sont faits pour ouvrir la frontière de Rafah, pour soulager la crise humanitaire, il se trouve toujours quelqu’un pour y tirer une roquette. Et quand nous parlons de trêve, il y a toujours quelqu’un pour en tirer une autre. »

Hamad en appelle aux leaders des factions palestiniennes, en disant que la résistance face à Israël ne vaut rien quand « le territoire n’est qu’anarchie, corruption, brutalités et assassinats mafieux. La construction de la patrie ne fait-elle pas partie de la résistance ? »

Il critique également le phénomène des enlèvements d’étrangers à Gaza. Deux journalistes de Fox News enlevés il y a 15 jours par des miliciens palestiniens ont été relâchés dimanche. Hamad écrit que les enlèvements sont devenus un « commerce rentable » et accuse les ravisseurs d’étrangers innocents d’être indifférents au mal qu’ils font à la cause palestinienne.

« Admettons nos erreurs, faisons un examen de conscience rationnel, plaçons l’intérêt de notre peuple au-dessus du notre propre, et disons honnêtement : Ici nous avons eu raison, là nous nous sommes trompés. Alors seulement, nous verrons changer le visage de Gaza et de la patrie », conclut-il.