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Shalom Akhshav (La Paix Maintenant), 12 septembre 2006

Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant


La création d’un gouvernement palestinien d’union nationale renvoie la balle politique d’Abbas à Olmert. Olmert va-t-il continuer à tourner le dos à Abbas? Contrairement à la position du gouvernement israélien, la décision de créer un gouvernement d’union nationale n’est pas simplement une affaire intérieure et marginale, dont le but principal serait
d’apaiser les tensions entre le Fatah et le Hamas. En réalité, il s’agit d’une mesure spectaculaire, qui pourrait changer les règles du jeu et remettre le terme de « partenaire palestinien » à l’ordre du jour.

La reconnaissance implicite d’Israël par le Hamas (à travers l’adoption de l’initiative saoudienne) et l’accord du gouvernement palestinien de coopérer avec Mahmoud Abbas sont des positions d’ouverture convenables, sur la base desquelles des négociations entre Israël et les palestiniens peuvent reprendre.

L’accord intra-palestinien qui va constituer la base du nouveau
gouvernement n’est pas parfait. Il apparaît que, même une fois formé le nouveau gouvernement, le Hamas n’adhérera pas au mouvement sioniste et l’Autorité palestininenne ne va pas devenir immédiatement pro-israélienne. Mais dans la situation d’hostilité qui prévaut, il s’agit d’un processus important qui reflète le désir du peuple palestinien d’améliorer son sort et de sortir de l’impasse.

Ce gouvernement d’union nationale va être créé sur la base des principes du « document des prisonniers », qui accorde au président la pleine
responsabilité de la conduite des contacts politiques avec Israël, une fois que le Hamas l’a reconnu implicitement. Israël ne doit pas manquer cette occasion : pour la première fois depuis six ans, nous avons la possibilité de retourner à la table des négociations et faire sortir nos deux sociétés de l’engrenage de la violence.

Si Israël ignore les changements qui ont lieu au sein de la société palestinienne, cela sapera tout processus de modération et de
reconnaissance, et cela fera le jeu des extrémistes qui souhaitent que reprennent les violences et le terrorisme. La création d’un gouvernement palestinien d’union nationale, au moment même où est enterré le plan de convergence, requiert d’Olmert, de Peretz et de Livni de prendre leurs responsabilités et d’ouvrir un nouveau canal de dialogue avec la direction palestinienne.Et il est temps d’aller au-delà des rencontres faites pour les photos et les médias. Le gouvernement doit copurageusement entamer des négociations, y compris sur la libération de prisonniers, un cessez-le-feu réciproque et la création d’un Etat palestinien dans des frontières provisoires. Des négociations sans substance, dont le seul but est de l’ordre de la communication, provoquera des deux côtés déception et frustration. Les éléments extrémistes en sortiront renforcés, en Israël et dans les territoires. Les négociations sont un moyen, non une fin, et dans les circonstances présentes, mener des négociations sans résultat est même plus dangereux qu’une absence de dialogue et de contacts entre les dirigeants.

Le moment de vérité est déjà arrivé. Les deux gouvernements doivent en saisir la dynamique, ils doivent comprendre la gravité des menaces et retourner à la table des négociations. L’acceptation de « l’initiative saoudienne » et du « document des prisonniers » constitue la clé pour créer le partenaire palestinien et la reprise du dialogue. Les prochaines semaines diront si Israël s’engage vers une nouvelle Intifada ou s’il y a l’espoir de reprendre le processus diplomatique et d’empêcher une flambée de terrorisme.

Avec la créatiob d’un gouvernement palestinien d’union nationale, la balle passe dans le camp d’Olmert, qui devra décider s’il choisit la guerre ou la paix.