Malgré le scepticisme qui entourait cette initiative diplomatique française, la conférence de Paris du 3 juin a permis à l’ensemble de la communauté internationale de réaffirmer son engagement en faveur de la seule solution réaliste pour une Paix équitable entre Israéliens et Palestiniens 

2 États pour 2 Peuples

Au-delà de cette affirmation, et même en l’absence d’affichage d’un calendrier contraignant, l’ensemble des parties présentes s’est engagé sur la mis en place de mécanismes d’incitations concrètes, économiques, politiques et sécuritaires, afin de rassurer les peuples israélien et palestinien, et de les convaincre que seul un accord politique pourra leur apporter le bien-être et la sécurité à long terme auxquels ils aspirent.
Mais la balle est et reste dans les mains des autorités politiques israéliennes et palestiniennes.

Auront-elles la volonté, le courage et la capacité de sortir leurs peuples de l’impasse actuelle? Rien n’est moins sûr.

• L’Autorité palestinienne est divisée et affaiblie. Divisée du fait des oppositions apparemment irréductibles entre les différentes factions palestiniennes; Affaiblie par la continuation de l’occupation israélienne en Cisjordanie et l’incapacité à apporter une amélioration véritable des conditions de vie des Palestiniens.

• Le gouvernement israélien actuel, quant à lui, est constitué autour des tendances politiques les plus hostiles à un compromis territorial et à la création d’un État palestinien à côté d’Israël.

La conférence de Paris a été immédiatement suivie par les annonces réitérées de l’Égypte et de l’Arabie Saoudite en faveur d’un règlement politique du conflit, et l’invitation faite à Israël d’accepter de s’asseoir à la table de négociations pour une recherche sincère et sérieuse d’un accord de Paix, qui aurait comme contrepartie un engagement solennel des membres de la Ligue Arabe à intégrer définitivement, politiquement et économiquement, Israël dans le Moyen-Orient.

Qu’on nous explique ce qu’Israël a à perdre en prenant au mot ces propositions?

Face à cette opportunité d’ouverture dans un Moyen-Orient tourmenté et incertain, Benyamin Nétanyahou va-t-il continuer à louvoyer et tergiverser, avec le seul objectif d’éviter une prise de position plus ferme des États-Unis à l’ONU?

Va-t-il continuer à exploiter des actions terroristes meurtrières pour justifier de ne rien faire, sinon continuer et accentuer une occupation qui dure depuis 49 ans, dans le vain espoir que le monde et les Palestiniens s’y résolvent un jour?

Va-t-il continuer des manœuvres politiciennes pour sauver un gouvernement fragile et fébrile, plutôt que de lancer des actions diplomatiques d’envergure pour saisir les opportunités qui s’offrent, mais qui ne sont pas éternelles?

Va-t-on encore se contenter de constater que des opportunités ont été manquées au nom d’impératifs sécuritaires à court terme, alors que la seule façon de mettre fin au terrorisme c’est de couper l’herbe sous les pieds des extrémistes des 2 camps, en faisant la démonstration aux 2 peuples que leur meilleur intérêt à long terme est une paix juste et équitable?

Combien de souffrances devront encore endurer les Palestiniens et les Israéliens avant que la raison l’emporte, et que les désirs de paix supplantent les désirs de vengeance?

Le monde a son mot à dire

L’initiative de la conférence de Paris du 3 juin montre que le monde a son mot à dire, et son aide à offrir pour un conflit qui n’a que trop duré.
Les opinions publiques doivent aussi exprimer plus haut et plus fort leur refus de l’obscurantisme, du dogmatisme et de l’intolérance, et manifester plus fermement et efficacement leur soutien à ceux qui sur place, israéliens et palestiniens, sont les acteurs de multiples initiatives citoyennes, politiques, humanitaires témoignant du refus d’un conflit sans fin et sans issue.