L’Express du 06/11/2003

Sari Nusseibeh et Ami Ayalon lancent le dialogue

«Il faut aborder d’emblee les questions les plus difficiles»

Propos recueillis par Hesi Carmel


Votre initiative se fonde-t-elle sur le constat d’echec que vous faites de
l’accord d’Oslo?
Ami Ayalon: Effectivement. L’accord d’Oslo a echoue parce qu’il n’offrait
pas une perspective claire de ce vers quoi on allait. En outre, il laissait
dans le flou, pour une negociation ulterieure, les points les plus
difficiles. Certes, les deux parties etaient d’accord sur le principe «Un
Etat palestinien en échange de la securite d’Israel». Mais les Israeliens
refusaient de demanteler les colonies avant d’avoir la securite, et les
Palestiniens, eux, ne voulaient pas prendre le risque d’une guerre civile
pour eliminer le terrorisme avant d’avoir leur Etat. Nous avons voulu
etablir clairement deux principes: il faut savoir ou l’on va, ce qui
signifie qu’il doit y avoir un accord sur ce que sera la phase finale du
processus. Et il faut que soit etablie avec precision la liste des
sacrifices que chaque partie devra consentir.
Sari Nusseibeh: J’ajouterai qu’il est important de proposer des solutions
qui soient du domaine du possible. En tenant compte de ce qui peut etre
accepte, de part et d’autre.

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