Financial Times, 4 juin 2007

[->http://www.ft.com/cms/s/728a69d4-12b1-11dc-a475-000b5df10621.html]

Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant


Une nouvelle carte de la Cisjordanie (voir plus bas), 40 ans après sa conquête par Israël, donne l’image la plus claire à ce jour d’un territoire où 2 millions de Palestiniens sont confinés dans plusieurs dizaines d’enclaves, séparées les unes des autres par des routes, des colonies, des clôtures et des zones militaires.

Produite par le bureau aux affaires humanitaires des Nations unies, cette carte se fonde sur une observation précise du terrain et sur l’analyse de photos satellites. Elle fournit une image générale dont on dit qu’elle est plus complète que celles de l’armée israélienne.

Le résultat des infrastructures israéliennes, civiles et militaires, est de rendre 40% du territoire (soit la superficie de l’Etat du Delaware, ou du comté anglais du Norfolk) inaccessible aux Palestiniens.

Le reste du territoire, dont d’importants centres urbains comme Naplouse et Jéricho, est divisé en enclaves isolées. La circulation entre ces enclaves est restreinte par la présence de 450 barrages routiers et de 70 check points.

Les fonctionnaires des Nations unies qui ont réalisé cette carte ont porté tout spécialement leur attention sur les terres réservées aux colonies, les routes réservées à l’usage exclusif des colons, la clôture de séparation, les zones militaires fermées et les réserves naturelles.

Ce qui reste est une zone d’habitation dont il faut remarquer qu’elle ressemble au territoire réservé à la population palestinienne dans les propositions israéliennes de sécurité qui ont suivi la guerre de 1967.

Ce processus d’enclavement civil s’est accéléré au cours des années, depuis le début de la deuxième Intifada en septembre 2000, avec la réintroduction par Israël de son contrôle militaire, y compris dans des zones qui étaient jusqu’alors sous le contrôle sécuritaire de l’Autorité palestinienne.

Un réseau routier conçu pour faciliter les déplacements des colons limite l’accès entre enclaves palestiniennes. Un réseau routier secondaire, en train d’être construit, est censé permettre aux Palestiniens des déplacements limités, par des tunnels ou des ponts.

Certains diplomates affirment que l’effet de ces modifications d’infrastructure serait d’officialiser la cantonisation de facto de la Cisjordanie. Environ 450.000 Israéliens vivent en Cisjordanie et à Jérusalem Est, et les colonies ont connu un taux de développement d’au moins 5,5% par an, contre moins de 3% chez les Palestiniens.

Cette carte est l’un des documents dont la publication a coïncidé avec l’anniversaire de la guerre de 1967. Amnesty International a publié un rapport qui accuse Israël de vol de terres en Cisjordanie [rappelons que Shalom Akhshav n’a pas attendu Amnesty. Voir « les terres volées aux palestiniens : rapport de Shalom Akhshav sur la construction des colonies sur des terres privées palestiniennes » : [ ]] et a appelé à une action urgente pour protester contre « l’étendue des violations des droits de l’homme commises sous l’occupation. »

Le ministère israélien de la justice a qualifié ce rapport « d’unilatéral, immoral et truffé d’erreurs. »

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