“Ils” ne l’ont pas (encore?) fait… mais “ils” ont osé y penser!

Le projet de ségrégation des Israéliens et des Palestiniens dans les autobus en Cisjordanie n’a certes pas été mis en application ; mais le ministre de la Défense s’y accrochant, il n’est qu’ajourné.

On peut assurément se féliciter des réactions en Israël, y compris au sein du Likoud, qui ont permis aux autorités de se ressaisir. Il n’en demeure pas moins que certains, et non des moindres, y ont pensé … et même plus encore – alors que le président de l’État, Reuven Rivlin, qui n’est pas loin s’en faut un “vilain gauchiste”, a parlé de «séparation impensable sur les lignes de bus pour les Juifs et les Arabes». Selon lui, elle irait «à l’encontre des fondements mêmes de l’État d’Israël, et de notre capacité à établir ici un État juif et démocratique».

Cette affaire démontre une fois de plus l’ampleur des dégâts causés par la colonisation au sein d’une trop large partie des Israéliens, le délitement insidieux de la conscience du permis et de l’interdit et, au final, la perte du sens de la réalité ; le moment choisi pour l’annonce de cette mesure – l’arrivée de Federica Morgherini à la tête de la diplomatie européenne – est à tel point surréaliste que l’on sent se trouver face à une profonde altération.

Il se dit que Netanyahu a été surpris par les réactions, tant en Israël qu’à l’étranger. On ne peut qu’être surpris de sa surprise!

Il importe plus que jamais de soutenir ceux qui en Israël, n’ont heureusement pas perdu leur combativité pour s’opposer à cette dscente aux enfers.

Communiqué de Shalom Akhshav suite à la publication du projet (heureusement avorté) d’autobus séparés pour les travailleurs palestiniens

«Des millions de Palestiniens sous occupation israélienne? Nous ne voyons pas où est le problème»

Est-ce que l’affaire de la séparation dans les autobus conduira le gouvernement israélien à comprendre que la domination sur des millions de Palestiniens en Cisjordanie mène Israël à la catastrophe politique, et constitue une menace pour l’avenir d’Israël en tant qu’État démocratique doté de valeurs et d’une morale?

Il semble que les membres du gouvernement continueront d’enfoncer la tête dans le sable et resteront prisonniers de l’illusion selon laquelle il serait possible de «gérer le conflit»
Mais la population israélienne a eu droit à un nouveau et douloureux rappel des conséquences d’une occupation qui se poursuit depuis 48 ans, et qui met en danger le principe même du projet sioniste: un État juif et démocratique.