Ha’aretz, 16 avril 2007

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Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant


Les relations entre Israël et les pays arabes pourraient connaître un tournant historique si, dans les prochains jours, la commission de suivi nommée par la délégation arabe demande une rencontre avec le gouvernement israélien pour discuter de l’initiative arabe.

Cette délégation, qui tient sa légitimité de la Ligue arabe, qui en a appelé directement à Israël au sommet de Riyad, ainsi que des quatre Etats qui composent le Quartet arabe (Egypte, Jordanie, Arabie saoudite, Emirats), souhaite offrir à Israël une chance unique de faire avancer le processus de paix. Elle demande à Israël d’accepter l’initiative arabe et, sous son égide, d’entamer des négociations avec ses adversaires.

On ne peut mésestimer l’importance de cette initiative arabe et de l’appel direct des Arabes à Israël. Cela fait suite à l’initiative approuvée à Beyrouth en 2002, qui précisait les paramètres pour qu’une paix pleine et entière et une normalisation des relations entre les pays arabes et Israël puissent s’instaurer. Aujourd’hui, on assiste à un processus de mise en oeuvre, qui au moins tente activement de convaincre plutôt que de se contenter de déclarations. Pour la première fois, des Etats arabes offrent leur médiation, et cela, pas seulement concernant les questions locales liées au conflit israélo-palestinien. Ils ont plutôt adopté une approche globale liée à des intérêts régionaux et qui est prête à accueillir Israël en tant que partie de la solution et non pas seulement du problème. Cette approche, Israël l’espérait depuis sa création. Peut-être le moment est-il venu de s’en rendre compte.

Toutefois, ce serait une erreur de penser que les Etats arabes aient l’intention de se substituer à l’Autorité palestinienne, au Liban ou à la Syrie, pour négocier à leur place avec Israël. L’ouverture de négociations avec la Ligue arabe ou avec certains des Etats du Quartet, sur la base d’un système d’accords mutuels, n’est pas non plus à l’ordre du jour. L’initiative arabe est destinée à briser les blocages des canaux diplomatiques pour permettre des négociations entre les pays concernés par le conflit.

Compte tenu de ce qui précède, le gouvernement israélien doit, non seulement accueillir positivement cette initiative et publier des déclarations appropriées, mais aussi fournir une réponse concrète qui décrirait comment il compte mettre en oeuvre les négociations. Compte-t-il s’en tenir aux slogans et aux conditions préalables qui n’ont jamais accompli quoi que ce soit, sinon garantir la stagnation? Considère-t-il l’initiative comme une manoeuvre arabe de relations publiques qui doit donc être traitée comme telle? Ou bien le gouvernement, cette fois-ci, créer les conditions d’une réelle opportunité?

Ces conditions pourraient être créées, en premier lieu, par une déclaration israélienne qui indiquerait que le gouvernement accepte l’initiative arabe sur son principe, sans élaborer sur les conditions préalables pour les deux côtés. Si Israël et les Arabes sont prêts à tourner une nouvelle page, cela doit s’accompagner d’un changement immédiat et tangible dans la réalité de l’occupation. En même temps, Israël est tout à fait en droit de demander aux pays arabes qui promeuvent l’initiative de clarifier la contribution qu’ils comptent offrir dans les négociations