[->http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3333358,00.html]

Yediot Aharonot, 27 novembre 2006

Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant


L’un des secrets les mieux gardés depuis deux ans dans les milieux politiques et diplomatiques a été révélé lundi soir : le rôle du député du Meretz Haïm Oron [Haïm Oron est l’une des 12 personnalités israéliennes et palestiniennes interviewées par David Chemla, président de La Paix Maintenant, dans son livre [« Bâtisseurs de Paix ».]].

Depuis deux ans, Haïm Oron fait office de médiateur entre l’ancien secrétaire général du Fatah Marwan Barghouti, emprisonné en Israël, et le cabinet du Premier ministre israélien.

Oron a également aidé de hauts responsables palestiniens qui souhaitaient rendre visite à Barghouti dans sa prison à obtenir des autorisations de la part des autorités israéliennes, pour tenter de faire régner le calme dans la rue palestinienne et renforcer le rôle des modérés dans la rue et dans la sphère politique.

Oron a agi de manière indépendante, mais avec le temps, il a plus d’une fois aidé à restaurer le calme dans les relations entre Israël et l’Autorité palestinienne.

L’action de Haïm Oron étaient connue depuis longtemps de différents acteurs, mais elle a toujours été tenue secrète.

Des sources au sein de la gauche israélienne, dont Haïm Oron lui-même, pensent que la libération de Barghouti ramènerait le calme et permettrait de parvenir à un accord avec les Palestiniens. Les mêmes sources pensent aussi que Barghouti a changé depuis son incarcération, qu’il est devenu plus modéré et qu’il est prêt à entamer un dialogue sérieux.

Le nom de Barghouti a été évoqué par de hauts responsables de l’Autorité palestinienne comme devant faire partie de l’échange entre prisonniers palestiniens et le soldat enlevé Gilad Shalit.

Au cours d’une rencontre avec le député Talab El-Sana, l’été dernier, Barghouti a dit qu’il prévoyait d’autres enlèvements si des prisonniers palestiniens importants ne faisaient pas partie de cet accord. Au cours de cette conversation, Barghouti a également dit que le gouvernement israélien était responsable des enlèvements. Selon lui, si Israël avait accepté de libérer Samir Kuntar [[Samir Kuntar est le prisonnier libanais le plus ancien détenu en Israël. Appartenant à la mouvance du FLP d’Abou Abbas, Samir Kuntar mène en 1979 une action terroriste. Avec trois compagnons d’armes ils débarquent dans le nord d’Israël à partir d’un bateau venant du Liban. Ils tuent à Nahariya deux civils (un enfant de quatre ans et son père) et deux policiers israéliens.
Depuis des années le Hezbollah réclame sa libération. Avec les combats de juillet 2006, les gouvernements libanais et palestiniens la demandent également. (d’après Wikipedia)]], il n’y aurait pas eu d’enlèvements au Liban, et que s’il avait libéré des prisonniers palestiniens, il aurait renforcé le président Mahmoud Abbas et prévenu l’enlèvement de Shalit. Il a ajouté : « tout comme Gilad Shalit est important pour sa famille et son pays, c’est le cas de chaque prisonnier palestinien. »

Selon Barghouti, il est prouvé que les prisonniers sont les vrais dirigeants palestiniens, car eux seuls ont réussi à rédiger le document des prisonniers, devenu source d’unité pour les Palestiniens. Il a affirmé que toute mesure significative devait recevoir l’accord des prisonniers palestiniens, et qu’on peut donc s’attendre à ce qu’un accord d’échange entre Shalit et des prisonniers palestiniens comprenne aussi des prisonniers palestiniens importants. Sinon, d’autres enlèvements pourraient se produire.