Ha’aretz, 25 janvier 2009

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Traduction : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant


Dimanche, Ayman Taha, représentant du Hamas, a déclaré qu’Israël avait proposé aux médiateurs égyptiens un cessez-le-feu de 18 mois dans la bande de Gaza, mais que le groupe islamiste, qui contrôle le territoire, préférait une durée d’une année. « Le Hamas a écouté la proposition israélienne, présentée par Amos Gilad (du ministère de la défense) qui proposait un cessez-le-feu de 18 mois, mais il a présenté une contre-proposition d’une durée d’une année seulement », a indiqué Ayman Taha aux journalistes présents au Caire, après s’être entretenu avec des représentants du renseignement égyptien.

Il n’y a eu aucune confirmation de cette proposition de la part de Jérusalem. Taha a répété les exigences du Hamas concernant la levée du blocus imposée par l’Egypte et Israël à une bande de Gaza paupérisée et dévastée. « Le Hamas appelle à une levée totale du blocus et à la réouverture de tous les points de passage frontaliers », a-t-il déclaré.

Le Hamas a proposé aux médiateurs égyptiens que des contrôleurs turcs et européens soient présents aux passages frontaliers, mais a refusé la présence de contrôleurs israéliens, disant que le contrôle israélien « constituait en grande partie le problème », selon Ayman Taha.

A une question sur la présence de forces du président palestinien Mahmoud Abbas aux passages frontaliers, Taha a répondu : « C’est le Hamas qui est au pouvoir à Gaza ».

En 2007, le Hamas avait pris le contrôle de la bande de Gaza après s’être battu contre le Fatah du président Abbas. L’Egypte avait alors refusé de rouvrir le point de passage de Rafah [entre Gaza et l’Egypte, ndt] en l’absence d’observateurs de l’Autorité palestinienne et de l’Union européenne.

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Osama Hamdan, représentant du Hamas à Beyrouth, a déclaré dimanche que le Hamas refusait tout pourparler de réconciliation inter-palestinienne avant que le Fatah ne mette fin aux négociations de paix avec Israël. S’exprimant lors d’une manifestation à Beyrouth, Osama Hamdan, un proche de Khaled Mesh’al, dirigeant politique du Hamas basé à Damas, a dit que le groupe voyait d’un bon œil un dialogue entre Palestiniens, mais que toute réconciliation devait reposer sur un programme de résistance afin de libérer son territoire et de reconquérir ses droits.

Il a également exigé la fin de la coordination sécuritaire entre Israël et l’Autorité palestinienne, et a affirmé que le processus de paix israélo-palestinien était terminé : « Ceux qui ont commis des erreurs doivent les corriger par une déclaration claire et franche qui stoppe toute coopération sécuritaire avec les forces d’occupation, libère les prisonniers du Hamas et, ensuite, mette fin aux négociations avec Israël, car le processus de paix est irrémédiablement fini. »

Plus tôt dans la journée de dimanche, Fawzi Barhoum, porte-parole du Hamas, avait déclaré que le groupe islamiste n’accepterait aucun accord de trêve avec Israël à Gaza à moins qu’Israël ne rouvre les passages frontaliers. Les déclarations de Barhoum intervenaient avant l’entame de pourparlers avec l’Egypte sur les moyens de rouvrir la frontière avec Gaza.

La question des passages frontaliers est une clé pour la préservation du cessez-le-feu, après l’offensive israélienne contre le Hamas à Gaza. Israël, les Etats-Unis et l’Egypte travaillent à des solutions techniques destinées à garantir que le Hamas ne passe pas d’armes en contrebande dans la bande de Gaza avant toute réouverture.

Par ailleurs, une délégation de niveau subalterne du gouvernement de Mahmoud Abbas se trouve actuellement au Caire, mais aucune rencontre avec des émissaires du Hamas n’est prévue.

Samedi, le quotidien Asharq Al-Awsat avait rapporté que le Hamas avait accepté que des représentants de l’Autorité palestinienne (fidèles donc au rival Mahmoud Abbas, ndt) soient positionnés au passage de Rafah, mais à condition qu’ils habitent la bande de Gaza (contrôlée par le Hamas) et non la Cisjordanie (contrôlée par le Fatah).

Israël a autorisé l’entrée de convois de secours dans la bande de Gaza, bien que les frontières soient fermées. Selon l’armée israélienne, depuis la fin des combats, le 17 janvier, plus de 125 camions par jour sont entrés dans Gaza, certains jours jusqu’à 200. Les membres des ONG humanitaires affirment que ce nombre ne suffit pas.