Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant


Dans un article dans Yediot Aharonot, Yehouda Litani écrivait : « si la détérioration de l’économie israélienne se poursuit au rythme actuel, il n’y a aucun doute que l’effondrement de l’économie n’est plus une question de circonstances, mais de date. » Le déficit budgétaire, qui se monte a 2,7 milliards de shekels en janvier, n’est qu’un des signes qui le montrent. Si le gouvernement était un particulier, client d’une banque, le directeur de l’agence le sommerait de procéder à la vente de tous ses biens avant que la banqueroute soit declarée. 10% des gens sur le marché du travail sont au chômage. Chaque jour, des dizaines d’autres les rejoignent. Chaque semaine, des entreprises ferment : des baisses de salaire spectaculaires se produisent, dans le secteur public comme dans le privé ; le shekel se dévalue, et les recettes fiscales sont en chute libre ; les devises
étrangères s’envolent. Tout cela indique que nous sommes au bord de la
catastrophe économique. Mais il y a de la lumière au bout du tunnel. La semaine dernière, nous avons appris que le nombre de colons avait augmenté de 6% en 2002. Le président du conseil des colons (Yesha), Benzi Lieberman, a déclaré que ce chiffre démontrait la résilience des colons. Après l’entretien entre Sharon et Mitzna, Lieberman (extrême droite) et ses amis peuvent être tranquilles. Le nouveau gouvernement ne demantèlera aucune colonie, pas meme les plus controversées, comme Netzarim, dans la bande de Gaza. Ils n’ont pas plus de souci à se faire à propos du plan des Finances de réduction des budgets alloués aux colonies. Ce plan ne présente aucun caractère de sérieux. Des sommes énormes continueront à affluer vers les colonies, aussi longtemps que Sharon les soutiendra. Des millions de citoyens israéliens ploient sur un fardeau insupportable, se serrent la ceinture, et ils sont nombreux à vivre dans la crainte de ne plus pouvoir subvenir demain aux besoins de leur famille. Mais dans les colonies, la fête continue. Compte tenu des immenses avantages qu’ils en retireraient, comme une maison et un terrain à des prix ridiculement bas, pour ne pas dire gratuitement, des Israéliens confrontés à une situation économique difficile envisagent de déménager dans les territoires, en dépit des risques pour leur sécurité. C’est l’une des raisons de la croissance du nombre de colons. »

Yehouda Litani continue : « le choix douloureux auquel Israël va faire face dans les mois à venir, immédiatement après la guerre en Irak, sera entre les colonies et l’effondrement économique d’une part , et le demantèlement des colonies en échange d’une aide américaine massive d’autre part. La feuille de route de l’administration américaine l’indique spécifiquement. Aucungouvernement d’unité nationale ne pourra empêcher un effondrement de l’économie, même s’il est procède a des coupes budgétaires drastiques, sans une décision politique claire d’accéder à la demande des Américains au sujet des colonies. Même les partisans des colonies les plus enthousiastes savent qu’Israël paie un prix politique considérable pour que leur vision perdure. Eux sont prêts à payer le prix, pour autant que leur rêve vive. Mais la plupart des Israéliens, disent les sondages, ne sont pas prêts, eux, à payer ce prix, malgré le virage à droite et le soutien massif à Sharon. Le moment de trancher approche. Dans quelques semaines, quelques mois tout au plus. Les slogans qui parlent de l’urgence de la situation, les promesses qui parlent d’une amélioration à venir après la guerre en Irak, rien de tout cela ne marchera. Quelle que soit la coalition, le Premier ministre devra faire un choix qui fera mal : l’effondrement de son oeuvre entreprise depuis des années dans les territoires, ou l’effondrement de l’économie tout entière. »