24 octobre 2008


[->http://gaza-sderot.arte.tv/]

Sur le site Internet d’Arte, dès le 27 octobre, pendant deux mois.

Rendre compte de la vie telle qu’elle est vécue par des hommes, des femmes, des enfants à Gaza (Palestine) et Sderot (Israël). Leur vie et leur survie, au jour le jour.
Sous la menace des attaques aériennes, des bombardements, de l’encerclement,
on continue à travailler, s’aimer, rêver. La vie malgré tout. La vie par-dessus tout.
Pour rendre compte de cette obstination à vivre, des chroniques courtes (2mn) seront tournées en vidéo, jour après jour, pendant deux mois, et publiées sur Internet par des équipes israéliennes (Alma Films et Trabelsi Productions) et palestiniennes (Ramattan Studio), sous la responsabilité d’une équipe française, constituée de la société de production audiovisuelle Bo Travail ! et de Upian, société de production Internet. Ces contenus seront mis en ligne dès le 27 octobre 2008, sur le site http://gaza-sderot.arte.tv/ où ils seront accessibles aux internautes selon une démarche personnelle et interactive.

Le projet associe un producteur de films documentaires Bo Travail !, l’équipe web d’Upian, des équipes de production israélienne et palestinienne, en concertation avec Arte-France et son équipe web, afin de développer ensemble de nouvelles offres de programme d’Arte sur Internet.

Le projet

Nous nous intéressons à des vies ordinaires : écoliers, rappeurs, projectionniste, pêcheur, ambulancier, mère de famille, etc. Les personnages dont nous allons partager la vie pendant ces deux mois pourraient être nos voisins, nos amis, des gens de notre connaissance. Sauf que ces personnages vivent dans des conditions qui ne sont pas ordinaires. C’est ce décalage criant entre l’ordinaire et ce qui ne l’est pas, qui fournira à nos sujets leur force décapante, leur capacité à déclencher émotion et envie d’en
savoir plus. Comment peut-on vivre à Gaza ? Comment peut-on vivre à Sderot ? Telle est la question.

Chaque jour, pendant deux mois, une vidéo israélienne et une vidéo palestinienne se répondent et s’éclairent mutuellement : l’une sans l’autre ne serait qu’une vision partielle. La dualité des situations et des points de vue est la condition sine qua non pour saisir et comprendre le réel. Lorsque l’on visionne une vidéo sur le site, la deuxième est également présente à l’écran, se déroule en parallèle, comme en attente d’être vue
à son tour : jour après jour, le synchronisme de la vie quotidienne dans les deux villes est tangible. C’est le premier parcours du spectateur internaute : intuitif et émotionnel.

Au jour le jour, avec l’empilement des vidéos, un autre accès deviendra possible : selon des critères différents (thèmes, personnages, géographie) l’internaute pourra construire son propre chemin.

Le parti-pris

La vie selon les actualités télévisées, c’est… la centrale électrique de Gaza qui n’est plus ravitaillée, en représailles à un lancement de fusée Kassam à Sderot, en réponse à une attaque plus ou moins ciblée de l’aviation israélienne, elle-même en réaction à un attentat, qui est lui-même une réponse à un blocage de la frontière, etc.

Mais qui sait ce que devient la vie des êtres humains impliqués dans ces
événements, et ce qu’il en résulte pour le reste de leur vie ? Qui sait comment leurs proches en sont affectés ? Que sait-on d’une vie marquée par la menace constante des « événements » ? Que sait-on de la vie quotidienne, des idées, des projets avortés, des espoirs, de ceux qui « passent entre les gouttes », ou de ceux qui souffrent des malheurs ordinaires ?

La série s’appuiera sur un nombre restreint de personnages récurrents (cinq à huit de part et d’autre) dont la vie sera révélatrice de la situation à laquelle sont soumises Gaza et Sdérot.

Les films

Chaque sujet sera centré sur un personnage. La plupart du temps, on accompagnera celui-ci dans un moment de sa vie quotidienne. Un moment de la vie quotidienne analogue à ce qu’est l’expérience de tout spectateur ou internaute : aller à l’école, faire des achats, faire une répétition de musique, aller au café, etc. Mais toutes ces actions banales ne sont pas banales ici. Aller à l’école devient un véritable sujet d’intérêt, quand on sait qu’une alerte peut se déclencher à tout moment. Faire de la musique prend un sens autre quand chaque parole est une manière de lancer une bouteille à la mer pour se faire entendre. Sans compter les
moments dérivant directement du conflit : lorsque l’on se réfugie dans un abri, le moment où l’on accueille des voisins affectés par un bombardement, le moment où l’on se téléphone pour prendre des nouvelles…

Ces petites pastilles de la vie quotidienne auront l’intérêt, dans leur simplicité, de montrer la manière dont la situation de conflit affecte les vies de nos personnages.

On ne cherchera pas à établir une fausse symétrie (il ne s’agit pas d’avoir le même jour un sujet sur un musicien israélien et palestinien, un enfant israélien et un enfant palestinien). Il faut au contraire chercher un effet de dissonance et de contraste. Par contre, on peut penser que l’accumulation et la juxtaposition des sujets parvenant de part et d’autre, finiront par rendre évident ce qui réunit les personnages, malgré tout, au-delà de ce qui les divise forcément.

Gaza/Sderot, pourquoi?

Dans l’impasse où se trouvent Israéliens et Palestiniens, on sent bien que rien ne changera tant que les citoyens anonymes ne pourront se faire entendre de part et d’autre ni s’écouter. Mais cela ne va pas de soi : s’il était possible de se parler en public facilement, cela se saurait… D’où l’importance qu’un espace neutre existe, garanti par un tiers, où chacun puisse apporter son témoignage et exprimer son point de vue.

L’Internet est un lieu propice pour une telle entreprise : Israéliens et Palestiniens peuvent donner à voir et entendre leur situation, ils peuvent publier facilement leur vidéos, ce qui permet de déjouer les difficultés logistiques de transport de cassettes.

Le dispositif Internet

Toute la logique de Gaza/Sderot, c’est de proposer des vidéos qui suscitent
identification, émotion, curiosité et finalement envie d’en savoir plus.
Ainsi, considéré du côté des Internautes, ce qui se met en place correspond
parfaitement aux spécificités du Net : l’organisation complexe de contenus qui vont au delà d’une présentation linéaire obligée. Cette possibilité de trajet personnel est un moyen d’approfondir son regard sur l’actualité. Il pourra s’agir par exemple de donner aux vidéos toute leurs dimensions, en les inscrivant dans leur contexte :
• géographique (navigation par lieux)
• temporel (navigation par date)
• humain (navigation par personnages)
• politico-économique et géopolitique (informations locales contextuelles)

Enfin nous souhaitons proposer des outils de partage intégrés de manière fluide à l’expérience du site : envoi d’invitation, partage de vidéo, commentaires, podcast mais également faire de Gaza/Sderot un lieu de débat modéré avec toute l’intelligence et la sensibilité nécessaires.

Il est important de préciser que le site Internet Gaza/Sderot sera dès le départ accessible en 3 langues,
• français
• allemand
• anglais
Les vidéos seront sous-titrées en arabe, hébreu, français, allemand, anglais.