Palestinian Peace Coalition, Geneva Initiative Palestine, 31 mars 2007

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Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant


Chers amis,

Avec la formation du gouvernement palestinien d’union nationale et le consensus international croissant sur la validité de l’initiative de paix arabe qui souhaite une reconnaissance pleine et entière d’Israël, une normalisation des relations en échange d’un retrait israélien sur les frontières de 1967, une nouvelle fenêtre d’espoir s’est aujourd’hui ouverte.

Ce changement peut représenter une chance historique dans le cours du conflit palestino-israélien. S’il est considéré de manière positive par les deux parties, nous pourrions nous retrouver plus proches de la paix que jamais auparavant.

Un processus aussi important ne peut pas s’opérer de haut en bas, mais doit d’abord être encouragé par la base. Les programmes de peuple à peuple peuvent jouer à cet égard un rôle crucial.

En conséquence, la Coalition palestinienne pour la paix et l’Initiative de Genève – Palestine (CPP-IG) croient fermement en la poursuite de la campagne pour la paix, en insistant en particulier sur les secteurs les plus fragiles de la société palestinienne. Ces secteurs représentent évidemment la majorité silencieuse qu’il faut convaincre pour que tout changement ait lieu. Dans ce contexte, les jeunes dirigeants, les professionnels, les femmes et les résidents des régions en marge sont au coeur de notre stratégie pour 2007.

A cet effet, la CPP-IG travaille à créer chez les Palestiniens une atmosphère propice à la paix, en renforçant les voix rationnelles et modérées, en mettant en place des actions au sein des communautés, en s’adressant à l’opinion et en élargissant la base du soutien à un règlement négocié et définitif du conflit palestino-israélien. Dans ce cadre, un certain nombre de rencontres palestino-israéliennes ont été organisées, et beaucoup d’autres vont l’être dans les prochains mois. Grâce à cette politique, de nombreux dirigeants politiques et professionnels sont aujourd’hui capables de se parler.

Cette stratégie, qui consiste à rapprocher les hommes, s’effectue en coordination avec nos partenaires, l’Initiative de Genève – Israël, par des communications et une coordination quotidiennes entre nos deux bureaux, des rencontres régulières entre nos équipes et des meetings communs plus larges, en passant par-dessus les barrières physiques et psychologiques élevées par ce conflit sanglant.

Enfin, nous remercions nos partenaires internationaux pour leur soutien indéfectible, afin que notre vision devienne réalité.

Pour plus de détails sur nos actions, voir le rapport d’activité ci-dessous.

Bien à vous,
Nidal Foqaha
directeur exécutif


1/ Un sondage montre que la majorité des Palestiniens soutient une solution à deux Etats

Un sondage, commandé par la CPP-IG, montre que 60,3% des Palestiniens soutiennent un règlement politique du conflit palestino-israélien sur la base de deux Etats, 31% s’y opposent. 8,7% sont sans opinion.

Ce sondage, effectué courant février auprès d’un échantillon de 1008 Palestiniens en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et à Jérusalem Est, donne les résultats suivants :

31,6% des personnes interrogées sont pour le retour des réfugiés palestiniens dans leurs foyers
22,2% pour le retour sur le territoire de l’Etat palestinien
21,1% pour le principe de l’indemnisation

43,8% pensent que le gouvernement d’union améliorera la situation
22,7% pensent que des élections anticipées permettrait de débloquer la situation
5,3% penchent plutôt pour un gouvernement composé de technocrates.

En cas d’élections anticipées :
Fatah : 44,7%
Hamas : 33,5%
Indépendants : 16,5%
Diverses factions de gauche : 5,3%

26,3% des personnes interrogées pensent que l’Initiative de paix arabe serait le meilleur mécanisme pour résoudre le conflit.
« Feuille de route » : 15,2%
Initiative de Genève : 6%
Les trois : 15,7%

2/ Actions communes palestino-israéliennes

21 février : rencontre palestino-israélienne de haut niveau à Jérusalem.
Dans le cadre de son action pour renforcer le dialogue entre les individus vivant en Palestine et en Israël, la CPP-IG a organisé une rencontre palestino-israélienne de haut niveau à l’Hôtel Amabassador, à Jérusalem.
Des parlementaires, des politiques, des décisionnaires et des « faiseurs d’opinion » des deux côtés ont participé à cet événement, auquel a également participé M. Ramon Ansoain, consul général d’Espagne à Jérusalem.
Cette rencontre a été organisée pour étudier les perspectives de reprise des négociations entre Israël et l’Autorité palestinienne suite aux récents développements. Ont été abordés, entre autres, l’accord de La Mecque et la création d’un gouvernement palestinien d’union, et leurs répercussions pour la région. Il a été reconnu que la création d’un pareil gouvernement fournissait au gouvernement israélien une adresse dont il manquait jusqu’alors.

12 mars : rencontre au niveau des cadres exécutifs.
Une rencontre a été organisée à l’Hôtel Claridge, à Ramallah. Y ont participé les équipes de l’Initiative de Genève de Tel-Aviv et de Ramallah, dont Nidal Foqaha, directeur exécutif de la CPP, et Gadi Baltiansky, directeur général de l’Initiative de Genève à Tel-Aviv.
Les équipes palestinienne et israélienne de l’Initiative de Genève se rencontrent régulièrement pour échanger des idées, juger des développements politiques et formuler des stratégies communes de coopération et de partenariat.
Des décisions ont été prises pour renforcer cette coopération. Des actions communes ont été prévues pour les mois suivants, dont deux rencontres en Jordanie, une rencontre commune à Jérusalem pour les militants et des rencontres avec des politiques.

3/ Ateliers et séminaires

« Le Hamas : de l’opposition au pouvoir »
Le 25 janvier, le Palestine Media Center (PMC) a accueilli un séminaire autour du récent livre du Pr Naïm al-Ashhab : « Histoire du Hamas : de l’opposition au pouvoir » dans la salle de conférences du PMC. Ce séminaire, organisée par La Coalition Palestinienne pour la Paix (CPP), a été suivi par un certain nombre d’auteurs palestiniens reconnus, dont l’auteur de l’ouvrage, ainsi que par des membres du groupe de jeunes de la CPP.
La discussion a été ouverte par le Dr Naïm al-Ashhab, qui a retracé les racines idéologiques du Hamas, ses relations avec les Frères musulmans, créés en Egypte dans les années 20. Il a indiqué que l’idéologie religieuse du Hamas constituait l’obstacle principal au consensus des Palestiniens quant à leurs objectifs et leur vision de l’avenir. Il a ajouté que le clivage idéologique et religieux dans la société palestinienne pourraient conduire à un affrontement entre partis rivaux.
Etaient présents Saleh Rafat, membre du Comité exécutif de l’OLP, les Drs Sameh Shbeib, Ahmad Madjdalani et Taleb Awad, ainsi que d’autres auteurs et hommes politiques qui ont participé au débat.

« Le Parlement palestinien, un an après les législatives »
Le 1er février, la CPP a organisé au PMC un séminaire sur le rôle du Parlement et les obstacles qu’il rencontre.
Y participaient le député Qais Abdel-Karim, président de la commission des affaires sociales du Parlement, le député Abdallah Abdallah, président de la commission politique, et la députée Hanane Ashrawi (Troisième Voie).
Une trentaine de jeunes hommes et femmes de Cisjordanie y ont également participé, dans le cadre d’un séminaire de formation de jeunes organisé par la CPP, destiné à élever le niveau de conscience des jeunes à l’égard de la jeunesse dans la société et leur capacité de prise de décision.

« Le rôle des associations de la société civile dans la vie politique » (5 février)
Organisé par la CPP, avec 27 associations de la société civile, des militants et des représentants. En particulier le Dr Riyad Al-Malki, pour l’association Panorama, et Mounjed Abou Jeish, pour le Comité pour le sauvetage de l’agriculture palestinienne.

« La jeunesse palestinienne et les conflits inter-palestiniens à Gaza » (18 février)
Atelier organisé à Gaza par la CPP, avec la participation de Jamal Zaqout, membre de l’Initiative de Genève – Palestine.

« Renforcer les voix de la paix » (27 février)
Atelier organisé par la CPP au Grand Park Hotel à Ramallah. auquel ont participé une centaine de dirigeants de communautés, de militantes féministes, de jeunes et de représentants d’associations de la société civile et des médias locaux. Du côté politique, à noter la présence de Qaddoura Farès, ancien ministre, vice-secrétaire général de la CPP et membre de l’Initiative de Genève – Palestine.

« Culture de la paix » (14 mars)
Organisé à Hebron par la CPP. Avec la participation d’élus de Hebron et d’une députée du Fatah, Sahir Qawasmi.

2 ateliers pour les jeunes ont été organisés à Ramallah.
Formation à :

 renforcement du concept de dialogue et de tolérance au sein de la société palestinienne

 renforcement du concept de résolution non-violente des conflits

 renforcement dans l’opinion de l’importance de la paix en tant que moyen de développement social

 diffusion de l’Initiative de Genève

Atelier de formation à Jénine (6 mars), sur les mêmes principes et objectifs

Séminaire politique de la CPP à Gaza (19 mars)
Avec la participation (entre autres) de Salam Fayyad, ministre des finances de l’Autorité palestinienne.

« Culture de la paix face au chaos sécuritaire » (Jérusalem, 27 mars)
Organisé par la CPP à l’institut Bait Al-Tiffel, Al-Izariyya, Jérusalem-Est.
Ont participé (entre autres) la députée Jihad Abou Zneid (Forum pour la paix et la démocratie), Saman Khouri (All For Peace, Initiative de Genève – Palestine) et le Dr Taleb Awwad, professeur à l’université Bir-Zeit.

Camp étudiant (Naplouse, 27-31 mars)
Organisé par la CPP pour les étudiants du centre Al-Fara’a, près de Naplouse, avec la participation de 65 étudiants venus d’autres universités de Cisjordanie.
Nombreux ateliers de discussion autour du soutien européen au processus de paix, de l’initiative arabe et de l’Initiative de Genève, ainsi que des attentats suicides, de la question des réfugiés et de la solution offerte par Genève.
Au niveau social, ateliers de formation au dialogue, aux compétences en matière de communication, à la tolérance, la coexistence et la paix.