Certes, une forte majorité des Arabes israéliens est opposée à l’échange de territoires et de populations dans le cadre d’un accord politique, mais un tiers d’entre eux ne récuserait cependant pas cette éventualité.

C’est ce que révèle un sondage téléphonique réalisé pour le journal Ha’Aretz par la société « Dialogue » sous la responsabilité du prof. Camil Fuchs (université de Tel-Aviv).

Cette enquête d’opinion a été effectuée avant la déclaration d’Avigdor Lieberman selon laquelle « il n’y a aucune raison pour que les Arabes de Wadi Ara et du Triangle ne puissent s’ajouter à leurs frères palestiniens dans le cadre d’une pleine souveraineté palestinienne et devenir citoyens de l’État palestinien auquel ils aspirent tant ».

500 Palestiniens de 4 zones géographiques (Wadi Ara et le Triangle, Nazareth, Sakhnin et Shfaram) ont été interrogés.

42% d’entre eux ont dit soutenir de façon générale la formule d’échange territorial ; 29% pensent que les Arabes israéliens soutiendront la proposition selon laquelle, dans le cadre d’un accord de paix, une partie des colonies de Cisjordanie resterait en place mais relèverait de l’État palestinien ; 31% ont répondu qu’à titre personnel ils souhaiteraient que leur village reste à sa place, mais passe dans le cadre d’un tel accord sous la souveraineté de l’État palestinien lorsque celui-ci sera mis en place.

Parmi eux, les plus jeunes (18-24 ans) seraient les plus enclins à une telle formule : 36% sont favorables à un passage sous souveraineté palestinienne.

Par rapport à de précédents sondages réalisés sur cette thématique d’échange de territoires et de population, on note une progression de la fraction de la population favorable à ce type de solution. En effet, en 2005, seuls 21% y étaient enclins.

La totalité du sondage sera publiée demain ainsi qu’une proposition d’un géographe, le Prof. Gideon Biger, visant à élargir la proposition d’Avigdor Lieberman à des villages arabes de Galilée en contrepartie du maintien de colonies situées « en profondeur » dans les Territoires occupés — telles qu’Efrat, Qiryat Arba, Maale Adumim, qui resteraient ainsi « sur place » tout en jouissant d’autonomie par rapport à l’État palestinien.