La liberté et la souveraineté ne se divisent pas, elles s’additionnent ou mieux se partagent entre ceux qui vivent sur cette terre, où le peuple qui s’était forgé au Sinaï autour de quelques valeurs allait apprendre à exister et les faire exister: Entre ce peuple donc, et le peuple palestinien. Sans oublier ces versets, repris au long de la Haggadah, qui nous recommandent de veiller au bien-être de l’étranger – et qui sinon ces nouveaux esclaves que sont, en Israël comme en France et ailleurs, les travailleurs immigrés ?

Il est d’autres lignes, empruntées au Talmud de Babylone citant Hillel l’Ancien, que l’on a coutume d’évoquer à Pessa’h et dont l’écho résonne puissamment en nous : “Im ein ani li, mi li; oukhshe’ani le’atzmi, ma ani; ve’im lo akhshav, eymatay? – Si je ne suis pour moi, qui le sera ? Et si je n’existe que pour moi, que suis-je ? Et sinon maintenant, alors quand ?” *

‘Hag Pessa’h Samea’h, heureuse sortie d’Egypte, heureuse naissance à la liberté et la souveraineté partagées. Puissions-nous bientôt dire : “L’an prochain à Jėrusalem…. capitale de deux États pour deux peuples.”


* Maximes des Pères 1, 14.