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Yediot Aharonot, 18 octobre 2006

Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant


Les recteurs d’université de tout le pays (à l’exception notable de Bar-Ilan, ndt) ont publié une lettre adressée au ministre de la défense Amir Peretz, dans laquelle ils l’appellent à lever l’interdiction faite aux étudiants palestiniens qui souhaitent entrer en Israël pour y poursuivre leurs études. Le recteur de l’Université Hébraïque de Jérusalem, le professeur Haïm Rabinowitch, est à l’origine de cette initiative.

« Les universités israéliennes sont ouvertes à quiconque répond aux critères académiques des universités, sans considération de sexe, de religion, d’ethnie ou de nationalité », est-il écrit dans la lettre. « Nous protestons contre les interdictions tous azimuts qui sont imposées, et appelons l’appareil de sécurité à examiner chaque cas individuellement. Il faut permettre aux étudiants qui ne sont pas suspects d’activités qui mettent en danger la sécurité de l’Etat d’Israël de demeurer en Israël pour y poursuivre leurs études. »

C’est le professeur Rabinowitch qui a pris l’initiative de cet appel, après que Sawsan Salameh, une étudiante palestinienne d’un village proche de Jérusalem, eut été interdite d’entrée en Israël. L’année dernière, l’Université Hébraïque avait admis Sawsan Salameh à commencer un doctorat en chimie, mais son entrée en Israël lui a été refusée, sans autre explication. Du fait de cette interdiction, l’université a dispensé l’étudiante de payer ses frais de scolarité de l’année dernière.

Le professeur Rabinowitch nous a déclaré : « nous n’avons aucun intérêt politique dans cette affaire. C’est la raison pour laquelle nous demandons au ministre de la défense d’examiner chaque cas individuellement. Il faut à permettre à quiconque n’est pas suspect d’activités hostiles d’entrer en Israël. Interdire l’entrée à des terroristes, des assassins ou des voleurs ne nous pose aucun problème. Mais quiconque n’a rien à se reprocher doit être autorisé à étudier. »

« Comment pouvons-nous envoyer des étudiants israéliens étudier dans des universités étrangères, alors que nous agissons ainsi et que des universitaires israéliens ont été boycottés dans des pays comme l’Angleterre et le Canada? Comment pouvons-nous débattre avec ces pays si nous faisons exactement la même chose? », a-t-il encore déclaré.

Autres signataires de cette lettre : les recteurs des universités de Haïfa, de Tel-Aviv, de Beer-Sheva, du Tekhnion (Haïfa) et de l’Institut Weizmann (Rehovot).

Sur le même sujet, le quotidien Ha’aretz précisait le même jour : les ministres de l’éducation (Youli Tamir) et Ofir Pines-Paz (culture), tous deux travaillistes, ont exigé du ministre de la défense Amir Peretz de lever l’interdiction faite aux Palestiniens qui poursuivent leurs études dans des universités israéliennes de pénétrer en Israël. Peretz a promis de « prendre en considération les exigences des ministres ».

« Il est inacceptable de refuser de façon systématique l’entrée à tous les étudiants, sans aucune information sur une possible menace en termes de sécurité concernant tel ou tel étudiant », a dit Ofir Pines-Paz. Pour lui, cette interdiction porte un coup sévère à la liberté académique en Israël, et pourrait entraîner un boycott contre les institutions universitaires et scientifiques israéliennes, ainsi qu’une condamnation de la part de la communauté internationale.