[Alors que les négociations ont repris qui pourraient aboutir enfin à une solution à deux États, dans le monde des colonies tout est fait pour contourner une possible réactivation du gel de la construction. Non seulement tous les projets un temps bloqués ont redémarré de plus belle, au point que le “retard“ imposé s’est vu comblé en six semaines, mais encore des fondations ont été forées qui permettront de faire fi de toute prolongation du moratoire… Pendant la durée du gel, les travaux continueront ! T.A.]


Un mois et demi après la fin du gel, les colons ont pratiquement comblé le retard causé par le moratoire de la construction dans les implantations.

Selon le décompte établi par Shalom Akhshav, depuis la levée du gel ils ont réussi à entamer les travaux de construction de 1 629 unités d’habitations, et même à forer les fondations de 1 116 d’entre elles.

Selon les données officielles, en 2009, 1 888 unités d’habitations furent mises en chantier dans les implantations. Si le moratoire n’avait pas été déclaré et que les constructions s’étaient poursuivies au rythme usuel, 1 574 unités auraient été mises en construction au cours des dix mois et demi du gel. Ainsi, au cours des six dernières semaines, les colons ont-ils réussi à “rattraper” le retard et mis en chantier un nombre d’unités d’habitations quasi identique à celui qui aurait fait défaut du fait du moratoire.

Ces travaux se déroulent dans 63 implantations, dont 46 situées au-delà du tracé du “mur de sécurité”. La plupart des constructions actuelles se trouvent dans des implantations isolées et à “caractère idéologique”. Dans les grandes colonies, proches des localités israéliennes, le gouvernement est en effet dans la plupart des cas à l’origine des constructions, qui doivent obtenir l’autorisation du ministère de la Défense avant le début des travaux. Selon les informations dont dispose Shalom Akhshav, le gouvernement de Netanyahu a autorisé la construction de 630 unités, 1 500 autres ayant été approuvées par Barak en 2008, avant la mise en place du gouvernement Netanyahu. La plupart de ces unités sont déjà en cours d’érection et, parmi les projets approuvés, il ne reste presque plus de logements dont la construction n’a pas encore commencé.

Dans les implantations isolées, en revanche, les colons n’ont pas besoin d’accord gouvernemental et peuvent construire des milliers d’unités (environ 13 000) en s’appuyant sur les seules autorisations données par le passé. La majorité des constructions actuelles se fait sur la base de ces autorisations anciennes.

Comme ce fut le cas avant le début du gel et de crainte qu’il ne reprenne, les colons entament les travaux en creusant des fondations. Le gouvernement israélien, s’il renouvelait le gel, pourrait en effet procéder comme il le fit la fois précédente : en l’absence de fondations, pas de travaux ; mais ceux-ci pourront se poursuivre lorsqu’elles existent.

Ayant noté que les colons sont très rapidement parvenus à effacer les effets du gel, Shalom Akhshav considère que le gouvernement israélien devrait renouveler le moratoire de façon à ce que les constructions engagées au cours des six dernières semaines soient interrompues jusqu’à la fin des négociations et la conclusion par les parties en présence d’un accord sur le tracé des frontières et le devenir des implantations.