Source : Ma’ariv, 23 août 2006

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Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant


Les conflits israélo-palestinien et israélo-syrien font le jeu de l’Iran, qui cherche à détruire Israël et qui sert de terreau fertile à l’extension de l’opposition à Israël au Moyen-Orient, dans les pays arabes et partout dans le monde.

Sur la scène arabe, le Hezbollah et les éléments islamistes extrémistes utilisent le conflit avec les Palestiniens et avec la Syrie pour justifier leurs actions contre Israël et pour unifier le monde arabe autour d’eux. Or, il est très difficile de convaincre le monde en général et le monde arabe en particulier de la justesse de notre cause alors qu’Israël apparaît comme un Etat occupant qui domine 3 millions et demi de Palestiniens et qui les combat indéfiniment. La continuation de l’occupation mine la légitimité internationale d’Israël dans le monde en le représentant comme l’agresseur au Moyen-Orient.

Du point de vue militaire, la guerre avec les Palestiniens renforce nos ennemis du Nord et de l’Est. Avant même le déclenchement de la confrontation au Nord, beaucoup de nos forces ont dû effectuer des missions policières de routine en Cisjordanie, au lieu de s’entraîner et de se préparer à un clash militaire qui pouvait éclater à n’importe quel moment. Et d’un point de vue budgétaire, Tsahal a dû investir des sommes énormes dans la protection des colonies et dans le combat contre les Palestiniens, aux dépens de l’équipement et de l’entraînement en prévision de confrontations avec des Etats arabes et des organisations terroristes.

Au lieu de s’entraîner à combattre l’ennemi, les soldats des blindés, du génie et de l’infanterie ont été obligés passer des heures postés à des barrages routiers dans les territoires et de fouiller les villages palestiniens à la recherche de suspects.

Bien plus, la guerre au Nord a révélé le fait que durant les années d’Intifada, les organisations terroristes palestiniennes ont étudié attentivement les techniques de Tsahal et ont transmis l’information à des éléments hostiles comme l’Iran et le Hezbollah. Tout cela a affaibli Tsahal dans la perspective d’une guerre qui s’approchait.

Au sein de la société israélienne, la guerre au Nord a prouvé qu’avec toutes les différences d’opinions sur la nécessité de l’opération militaire et sur la tactique utilisée, au bout du compte, le consensus national a été plus large que jamais. Quand il ne s’agit pas de dominer un autre peuple, de créer des colonies et d’occuper des terres, l’armée et le gouvernement jouissent de l’appui entier de l’opinion israélienne pour combattre un ennemi qui cherche à détruire l’Etat d’Israël.

Avec la fin des combats au Nord, la société israélienne doit comprendre qu’il est urgent de s’engager très vite vers la paix avec la Syrie et les Palestiniens, et vers la création d’un Etat palestinien qui vivra en voisin aux côtés d’Israël. Une solution au conflit avec la Syrie, la fin de l’occupation et la création d’une frontière définitive entre Israël et les Palestiniens sont des objectifs stratégiques qui permettront à Israël de s’opposer fermement aux menaces croissantes de l’Iran et des mouvements islamistes extrémistes qui veulent la destruction de l’Etat. Seuls des accords de paix avec les Palestiniens et la Syrie réussiront à isoler l’islam fondamentaliste et à conduire à une reconnaissance finale et absolue de la part du monde arabe du statut et du droit d’Israël à exister.

Dans cette situation nouvelle, la paix n’est ni un luxe ni un privilège. La paix est un atout stratégique d’une extrême importance, qui permettra à Israël d’affronter les dangers qui menacent son existence. Inversement, la continuation de la confrontation en Cisjordanie et à Gaza et le conflit avec la Syrie continueront à peser lourd sur Israël et à compromettre la situation militaire, diplomatique et interne d’Israël face aux menaces existentielles extérieures.