éditorial du journal Ha’aretz, le 19 avril 2009
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(trad. de l’hébreu par Charlie Szlakmann pour La Paix Maintenant)

L’Histoire offre peu d’occasions permettant de modifier en profondeur la réalité politique. Pourtant, il semble qu’aujourd’hui se profile une telle opportunité. Le plan de paix du président des Etats-Unis, Barak Obama , offre l’une de ces rares conjonctures où un réel changement est possible pour Israël et l’ensemble de la région. Il ne faut pas la manquer.
Le plan, dont les fondamentaux ont été récemment révélés par Akiva Eldar dans Ha’aretz, comprend l’établissement de pourparlers bilatéraux entre Israéliens et Palestiniens et, parallèlement, entre Israéliens et Syriens, dans l’esprit de l’initiative de paix saoudienne ; celle-ci proposait à Israël une normalisation avec le monde arabe en échange d’un retrait des territoires et de la constitution d’un État palestinien.

De leur coté, les Etats-Unis proposent à Israël un ensemble de mesures sécuritaires, comprenant la démilitarisation des Territoires et la présence pour plusieurs années d’une force internationale. Ainsi, ce plan vise à instaurer une paix globale dans cette région, qui n’arrive pas à se libérer du cercle de la violence depuis des dizaines d’années.

C’est le moment de voir les choses en grand. A l’ancien-nouveau chef du gouvernement Benjamin Netanyahou, s’offre l’occasion de surprendre le monde entier, de se débarrasser de formules passées désormais vides de sens, de faire preuve d’audace et de répondre à cette initiative avec enthousiasme et sans faire la grimace.

Le rêve du Grand Israël est désormais abandonné, y compris dans les rangs de la droite. Il faut donc espérer que Netanyahou continuera ce qu’avait entrepris voici 30 ans un autre leader issu du même parti, Menahem Begin.

A Washington, siège aujourd’hui un président qui veut marquer le monde de son empreinte en imposant le changement. Il faut espérer qu’à Jérusalem également siège un tel dirigeant. Une partie des régimes arabes aspirent à la paix et la normalisation avec Israël, et tout comme ce dernier veulent stopper le fondamentalisme. Pour cela, il n’est pas d’arme plus efficace que la paix.

C’est l’opportunité pour Netanyahou d’entrer dans l’Histoire, en tant que dirigeant de droite faisant preuve d’esprit de décision, et conduisant son peuple et son pays à la paix, la sécurité et la prospérité. Il ne faut pas se laisser effrayer par l’envergure de cet ambitieux programme : il est possible d’atteindre à la paix parallèlement avec la Syrie et avec les Palestiniens. Ce n’est pas le moment d’énumérer les difficultés susceptibles d’apparaître en chemin, il faut plutôt s’intéresser aux aspects prometteurs.

C’est pourquoi, le mois prochain, quand Netanyahou se rendra à Washington, il devrait prêter main-forte, se joindre au remarquable effort d’Obama et dire clairement à son hôte : “Oui, Israël le veut, Israël est prêt à la paix maintenant.”