Il semble que nous approchions de la fin du cycle actuel de combats au Moyen-Orient. Une fin à cette « guerre sans nom » au nord pourrait offrir de nouvelles opportunités de parvenir à des accords à long terme, qui placeraient la région sur le chemin de la paix.

Le premier ministre Olmert , en évoquant les conséquences finales de la guerre, a parlé d’un changement des règles qui ont cours au Moyen-Orient. Cet objectif ne sera pas atteint par la campagne militaire. Les règles du jeu ne changeront que lorsque certaines des personae non gratae seront invitées à table.

Quand ils perdent le contrôle d’un incendie, les politiques ont du mal à voir au-delà de la fumée, mais le test d’un véritable homme d’Etat est la capacité de transformer des désastres en occasions, et de changer des positions rigides souvent exprimées avec une grande conviction.

La Syrie est la clé

Pour changer les règles, la clé est la Syrie. Pour mettre fin au conflit au Liban sans risquer une reprise des hostilités ou une implosion du Liban par une nouvelle guerre civile, il faut amener la Syrie à entrer dans un processus de paix avec Israël. Cela mettrait fin à l’alliance Iran – Syrie.

La Syrie doit être intégrée au processus afin de permettre au gouvernement libanais de maîtriser le Hezbollah et au Hezbollah de devenir un mouvement politique qui ne soit pas un Etat dans l’Etat. Et le gouvernement libanais ne pourra pas maîtriser le Hezbollah si la Syrie ne soutient pas ce processus.

La Syrie peut être intégrée au processus si les Etats-Unis donnent aux Syriens assez de garanties qu’ils en bénéficieront de manière significative, par des investissements et un soutien financier des Etats-Unis et de l’Occident, et par l’assurance que le plateau du Golan leur seront rendu en échange de la paix avec Israël.

Le chemin à parcourir

Les Etats-Unis doivent indiquer qu’ils sont prêts à soutenir la Syrie sur le plan diplomatique, publique et secrète. La Syrie doit faire preuve de ses bonnes intentions en fermant sa frontière avec l’Irak et en y empêchant l’insurrection. Elle doit stopper immédiatement la livraison d’armes au Hezbollah et fermer les bureaux du Hamas et du Jihad islamique à Damas.

Les Américains doivent répondre à ces gestes en sortant du placard le « dispositif Rabin » concernant la paix israélo-syrienne.

Israël doit recevoir des Américains l’assurance que le Golan demeurera démilitarisé et qu’une force internationale robuste et efficace garantira la paix sur le Golan.

Ces gestes doivent permettre à Israël et au Liban de parvenir à un cessez-le-feu et à un accord de paix qui inclura les sept points du premier libanais Fouad Siniora, la résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies, une force multinationale efficace et solide au Sud Liban et la mise en œuvre complète de la résolution 1559 du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Quant au Liban, le Hezbollah doit faire partie de l’accord, quel qu’il soit. Il semble qu’en l’état actuel des choses, la meilleure option pour les combattants du Liban soit d’être intégrés à l’armée libanaise. Cela ferait probablement monter le pourcentage des chiites de l’armée à 80% environ. Le Hezbollah rejettera tout accord qui tente de le marginaliser et la Syrie soutiendra la position du Hezbollah